L'approche Faber et Mazlish avec Guila Clara Kessous #135

L'approche Faber et Mazlish est une méthode de communication Parent-Enfant. Elle est basée sur la communication non violente et la parentalité positive. Cet article fait suite à l'épisode de podcast enregistré avec Guila Clara Kessous, enseignante-chercheuse à l'université d'Harvard, artiste de l'UNESCO pour la paix et particulièrement impliquée dans le domaine de l'éducation à travers l'approche Faber et Maslich. Nous allons découvrir en quoi consiste cette approche, son histoire et ses fondements, tout en explorant comment elle s'adapte aux différents âges des enfants. Nous aborderons l'importance de comprendre les émotions des enfants et de reconnaître les besoins qui se cachent derrière ces émotions.

Qu'est-ce que l'approche Faber et Mazlish ? 

Histoire : Qui sont Faber et Maslich ?

L'approche Faber et Mazlish a été développée par Adele Faber et Elaine Mazlish, deux femmes qui furent disciples de Haim Ginott, le premier psychopédiatre. Adele Faber et Elaine Mazlish ont élaboré cette approche novatrice pour améliorer la communication parent-enfant et favoriser une relation saine et bienveillante au sein de la famille. Roseline Roy, fondatrice des Éditions Phare est l'éditrice et traductrice en français des livres écrits par Adele et Elaine.

👀 Découvrez l’article et l’épisode « Éduquer sans punir » avec Roseline Roy.

Fondements : Comment fonctionne l'approche Faber et Mazlish ?

Basée sur la communication non violente, cette approche vise à créer un environnement d'écoute et d'expression émotionnelle. Elle s'appuie sur des habiletés de communication :

  • être dans l'écoute ;

  • ne pas être dans le jugement ;

  • encourager les enfants à trouver des solutions par eux-mêmes.

Les jeux de rôle, inspirés du théâtre, sont largement utilisés. Ils aident les parents à se mettre à la place de leurs enfants et à mieux comprendre leurs émotions.

Exemples : jeux de rôle et boîte à histoires pour développer la relation parent-enfant

Un des jeux de rôle très apprécié par les enfants consiste à échanger les rôles. L'enfant devient un des parents et le parent devient l'enfant. En miroir, à travers les postures, la façon dont l'enfant va s'exprimer, le parent voit les choses que retient l'enfant.
Ce jeu permet de montrer à l'enfant qu'on a compris ce qu'il dit et comment il le dit. C'est ce qu'on appelle l'accueil des émotions

Cela fait appel à l'intelligence émotionnelle de l'adulte. Cela nécessite également de bien voir, au niveau du visage de l'enfant, ce qu'il dit et ne dit pas. Un enfant n'a pas forcément tous les ressorts pour pouvoir mettre des mots sur les émotions. 

Guila Clara Kessous est aussi à l'origine d'un parcours de psychologie positive et d'intelligence émotionnelle avec la boîte à histoires Lunii.  L'enfant va pouvoir être actif dans les histoires qu'il écoute. Il choisit :

  • ses personnages ;

  • ses objets ;

  • ses lieux, etc.

Le programme conçu par Guila permet à l'enfant de choisir sa météo extérieure, le temps qu'il fait et sa météo intérieure, comment il se sent. Il est alors possible de voir si ces météos sont en résonance ou dissonance. Cela permet de  :

  • développer une écoute intérieure ;

  • mettre des mots sur les émotions ;

  • et puis chercher comment résoudre le problème rencontré.

Faber et Mazlish : quelle est cette approche de la relation parent-enfant ?

Quelle est la spécificité des émotions chez les enfants ?

Le schéma émotionnel de l'enfant – et ça ce sont les neurosciences qui nous le font savoir – n'est pas le même que le schéma émotionnel de l'adulte. Par exemple, une colère, très intense chez un enfant, ne va pas le marquer de façon aussi impressionnante et durable que l'adulte.

Par ailleurs, l'adulte va avoir tendance à encaisser une émotion. Il ne va pas forcément la laisser s'exprimer. Chez l'adulte, une émotion peut se transformer en humeur, voire en sentiment mentalisé, lorsque c'est intense. Cela peut même aboutir à des situations post-traumatiques. Et à force d'accumuler ces émotions refoulées, il peut étouffer émotionnellement. Il brûle de l'intérieur, le burn-out n'est pas loin. Mais c'est une autre histoire. 

L'enfant n'a pas cette capacité d'encaissement émotionnel. C'est un être d'émotions pures. Un enfant est traversé par une émotion, sans exactement savoir pourquoi. Il est dans l'incapacité de pouvoir la maîtriser. C'est assez fulgurant. Il va exprimer, surexprimer même une émotion par rapport à l'adulte qui lui a pu travailler la gestion et la maîtrise de ses émotions. 

Pourquoi faut-il accueillir les émotions des enfants ?

Guila Clara Kessous explique que sa vie a été chamboulée lorsqu'elle a découvert qu'un bébé, ça pleure quand il a trop chaud.

En effet, un bébé ne pleure pas seulement quand il a mal, il pleure quand il y a un dysfonctionnement. Et c'est à nous, adulte, de trouver ce qui ne va pas, puisque l'enfant ne peut pas encore parler encore.

💡 À ce propos, découvrez le podcast Bébé arrive et l'intervention d'Aurore Cubier qui parle des pleurs des bébés avec notamment le Dunstan Baby Language.

« Réussir à comprendre que la manifestation émotionnelle, ce n'est pas seulement relié à ce que moi, j'imagine être, c'est-à-dire, il s'est fait mal, il pleure, c'est quelque chose de très intéressant au niveau éducation », surenchérit Guila Clara Kessous.

La première étape dans l'approche Faber et Maslich, est donc l'accueil des émotions. Il s'agit de faire état d'une compréhension émotionnelle. Puis, à partir de là, l'enfant et l'adulte trouvent une solution à deux.

FAQ - Approche Faber et Mazlish 

L'approche Faber et Mazlish est-elle adaptée aux différents âges des enfants ?

De la petite enfance à l'adolescence, les autrices proposent des outils adaptés pour communiquer avec les enfants à chaque étape de leur développement. Ainsi, une version de leur livre phare « Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent » existe en version spéciale tout-petits. 

Des jeux de rôle sont utilisés pour faciliter la communication et la résolution de conflits avec les tout-petits. Des approches plus élaborées sont proposées pour les enfants plus âgés et les adolescents. Elles tiennent compte de leur maturité émotionnelle.

Quels besoins se cachent derrière les émotions ? 

Chaque émotion est reliée à un besoin. Elle n'a pas vocation à être supprimée, enfouie. Elle doit pouvoir être exprimée.
Ainsi, pour les émotions primaires :

  • Le besoin de la colère, c'est la justice.

  • Le besoin de la tristesse, c'est le deuil, c'est-à-dire accompagner un changement.

  • Le besoin de la peur, c'est la sécurité. Il ne s'agit pas seulement de rassurer, il faut donner des gages de sécurité. Par exemple, un enfant qui a peur du loup, il faut vraiment lui montrer les fenêtres fermées, barricadées. On peut expliquer qu'il n'y a pas de loups là où on vit et que ce ne sont pas des animaux si méchants. Il est conseillé de ramener au rationnel.

  • Le besoin de la joie, c'est le partage, l'extériorisation. « Ne laissez pas votre enfant être heureux dans son coin », conseille Guila Clara Kessous. Pour aller bien, il faut qu'il puisse le manifester.

Références :
L’Atlas des émotions

Les références du podcast :

https://lunii.com/fr-fr/luniistore-catalogue/se-lever-de-bonheur/

https://www.parentsdumondeentier.com/2020/04/les-travaux-de-faber-et-mazlish.html?spref=fb

https://www.youtube.com/watch?v=p26cQZhSNIc

https://www.youtube.com/watch?v=anoQ5CeRf_8

https://www.youtube.com/watch?v=3YaEmJWK84E

Le podcast Les Adultes De Demain :

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