Les bienfaits de la musique sur le développement de l’enfant avec Joan Koenig #188
Grande musicienne et auteure de Tous les enfants naissent musiciens, Joan Koenig explique au micro des Adultes de Demain les bienfaits de la musique pour l'enfant, dès le plus jeune âge. Fondatrice d'une école maternelle bilingue et école de musique, elle croit fermement que tous les enfants naissent avec un potentiel musical. Comment intégrer la musique dans l'éducation dès le plus jeune âge ? Quels sont les bénéfices pour le développement, l'attention, et la socialisation des enfants ? Voici quelques éléments de réponse apportés par Joan Koenig, qui invite les parents à démystifier la musique pour ne plus craindre de la partager.
La musique, un langage universel
Naît-on tous musiciens ?
Joan Koenig affirme avec conviction que tous les enfants naissent avec une capacité musicale intrinsèque. Elle le dit d’autant plus qu’elle a à son actif presque 40 ans de fréquentation des enfants de tous âges. De son expérience, elle confie : « J'ai rencontré très, très peu d'enfants qui semblaient peiner avec la musique. »
Cette observation est renforcée par les recherches qu'elle a menées pour son livre, Tous les enfants naissent musiciens. Elle raconte ainsi l'histoire du petit François qui ne tapait pas en rythme avec les autres, souvent étiqueté comme non musical. Elle précise : « Si le petit François ne peut pas taper en rythme avec les autres, c'est qu'il y a des procédures dans son cerveau qui ne fonctionnent pas correctement. Et on peut l'aider. »
Elle ajoute que les cas d'amusie, cette incapacité réelle de ressentir ou d'entendre une mélodie ou un rythme, sont extrêmement rares, touchant seulement une personne sur 10 000. Cette statistique illustre que la grande majorité des enfants possèdent un potentiel musical qui peut être développé et enrichi.
Joan fait aussi référence à une citation de Pablo Picasso, qui souligne cette universalité de la capacité artistique chez les jeunes : « Les enfants naissent artistes et ils le désapprennent avec les années. » Pour elle, la capacité de reconnaître et de reproduire la musique est une compétence naturelle chez la plupart des enfants.
Pour Joan Koenig, pratiquement chaque enfant naît avec une oreille musicale. Et avec un encouragement adéquat dès le plus jeune âge, cette faculté peut être cultivée et non perdue avec le temps.
Le babillage, quand musique et début du langage se rencontrent
Le développement précoce de la musicalité chez les enfants se retrouve notamment dans le babillage des bébés. Elle décrit cette étape précurseuse du langage, comme une forme de communication profondément musicale. « Les babillages sont très musicaux [écoutez le podcast pour entendre Joan babiller merveilleusement !] Et si on l'écoute bien, on trouve à certains stades de leur développement des répétitions », explique-t-elle.
Ces répétitions dans le babillage, qui semblent purement ludiques, sont en réalité les précurseurs des vrais mots que l'enfant apprendra plus tard.
Elle souligne également l'importance de la mélodie, mais aussi du rythme dans ces premiers échanges. « Nous, en tant qu'adultes, quand on parle aux enfants, on utilise ce qu'on appelle le mamané (ou mamanais), avec une intonation mélodique. » Le mamané, c’est le fait d’utiliser des mots simples, des phrases courtes pour parler à son bébé. Et le plus souvent, on glisse naturellement une intonation chantante sur ce mamané pour capter l’attention de notre bébé. Si on disait « oh qu'il est beau le bébé » d’un ton monocorde, le bébé ne serait pas intéressé.
Cette sensibilité au rythme et à la mélodie facilite non seulement la concentration des bébés, mais aussi leur acquisition du langage et leur capacité à se souvenir.
Joan Koenig ajoute que le rythme musical inné chez les bébés se manifeste aussi par leur disposition à danser spontanément dès qu'ils entendent de la musique. « La première fois que j'ai vu cela, c'était il y a 15 ans. Je jouais un petit menuet de Bach, et une petite fille commençait à danser en pointant ses pieds comme si elle dansait une danse baroque », se souvient-elle. Ce comportement n'est pas un apprentissage, mais une réaction naturelle, démontrant comment les bébés sont pré-câblés pour répondre à la musique.
Le babillage, loin d'être un simple jeu vocal, est une étape clé dans le développement cognitif et émotionnel de l'enfant. Il montre bien que la musique est une des premières formes de langue que nous apprenons et comprenons instinctivement.
La musique, une langue à apprendre
Joan Koenig compare souvent l'apprentissage de la musique à celui d'une langue. Elle aime d’ailleurs dire que l’école maternelle qu’elle a créée, la Koenig School, est trilingue : anglais, français, musique. Elle explique que tout comme nous enseignons les couleurs ou les chiffres aux enfants, la musique peut et doit être enseignée de manière similaire dès le plus jeune âge.
« Hier, il se trouve que j'avais une classe d'enfants de moins de 3 ans. Et je me suis rendu compte avec l'entraînement qu'on fait depuis le début de l'année scolaire, qu’alors qu’ils n'ont pas 3 ans, ils lisent des rythmes en les incarnant totalement, en dansant, en chantant, en tapant dans les mains », témoigne-t-elle. Elle souligne l'importance de l'intégration précoce de la musique dans l'éducation.
Elle poursuit en illustrant comment la répétition joue un rôle crucial dans l'enseignement, en utilisant des analogies avec des mots simples comme sol et do. Joan indique : « Mais si l'enfant est présenté plusieurs fois le sol comme étant sol, soleil, ou do, domino, do, domino, au bout de 3 ou 4 répétitions, exactement comme pour le rouge, il va vous dire que c'est un sol. » Cette méthode de répétition montre que les enfants peuvent apprendre la musique de la même façon qu'ils apprennent à parler et à comprendre leur langue maternelle.
Joan renforce cette idée en affirmant que la musique doit être traitée avec la même importance que les autres langues. « On n'oserait jamais ne pas parler à un enfant et les envoyer à un cours de langue une fois par semaine. C'est la même chose », dit-elle. L'exposition continue et intégrée à une langue, tout comme à la musique, est essentielle pour le développement linguistique et musical.
La musique n'est pas seulement une compétence artistique, mais une forme de communication essentielle qui enrichit profondément les capacités cognitives et expressives des enfants dès leur plus jeune âge.
La place de la musique à l’école
Malheureusement, Joan Koenig regrette que l'enseignement de la musique dans les écoles française soit un « parent pauvre » de l’éducation. Ceci est d’ailleurs paradaoxal vu les bienfaits de la musique chez l’enfant, pour son développement, bénéficies clairement mis en lumière par les neurosciences et l’imagerie médicale.
Elle critique également le manque de suivi et de ressources après les annonces politiques visant à intégrer davantage la musique dans les programmes scolaires. Joan rappelle une initiative de Jean-Michel Blanquer qui préconisait l'intégration de la musique dans les écoles, mais déplore le manque de formation concrète pour les enseignants.
Pourtant, introduire la musique dès la maternelle pour maximiser son impact sur le développement des enfants est tellement important. Elle explique que l'intégration précoce de la musique peut jouer un rôle crucial dans l'acquisition du langage et dans l'inclusion sociale, surtout pour les enfants qui viennent de milieux multilingues et multiculturels. « Les enfants qui chantent ensemble, c'est fou, ils s'embrassent après. » Elles évoquent ces primo-arrivants, qui ne parlent ni l’anglais, ni le français, mais chantent dans les deux langues avant même de pouvoir les parler. « Et on les voit physiquement, en harmonie, vraiment à l'aise avec leurs petits collègues, par la musique », témoigne-t-elle.
Pour Joan Koenig, la musique ne doit pas seulement être vue comme un ajout esthétique au curriculum, mais comme un élément fondamental qui favorise la cohésion, l'attention et la capacité d'intégration des enfants. « Si vous voulez que les gens puissent bien fonctionner ensemble, mettez-les en musique, qu'ils soient enfants ou adultes, et ça marche. »
L’exemple de la Finlande en matière d’éducation musicale
Souvent citée pour son système éducatif, la Finlande est aussi mise à l’honneur par Joan Koenig pour évoquer l’éducation musicale ailleurs dans le monde. Dans ce pays, tous les enseignants doivent savoir jouer d’un instrument afin de pouvoir engager activement les enfants dans la musique, dès le plus jeune âge. « Ils sont aussi obligés de jouer d'un instrument suffisamment bien pour avoir une activité musicale avec les enfants », précise-t-elle.
Dans ce pays, la musique est un élément obligatoire du curriculum dès le préscolaire jusqu'à la sixième. Cela garantit une exposition continue et approfondie à la musique pour tous les enfants. Joan note qu’« ensuite, les enfants, la majeure partie du temps, restent dans leur groupe, que ce soit un groupe de rock ou un petit orchestre, donc ça continue. »
L'objectif de cette approche est de faire de la pratique musicale une expérience enrichissante à tous les niveaux, non seulement en termes de compétence, mais aussi de plaisir et de cohésion sociale. C’est également ce que souhaite Joan Koenig dans son école : « Nous, on ne cherche pas à faire les concertistes, loin de là. On veut que la pratique musicale soit enrichissante sur tous les niveaux. On sait que c'est le cas. On veut que l'enfant prenne du plaisir à faire de la musique avec ses camarades, parce que ça, ça restera toute la vie ».
Comment initier les enfants à la musique ?
Mais alors, si la musique est si importance pour le développement de l’enfant, si l’école ne l’intègre pas à sa juste mesure, si on n’a pas la possibilité d’inscrire ses enfants dans des cours d’éveil musical, que faire ?
Plaidoyer pour une musique libre et sociale
Dans un premier temps, Joan Koenig a souhaité démystifier la musique pour les parents et les enfants, surtout face à la croyance répandue que la formation musicale formelle est indispensable pour apprécier et pratiquer la musique. Elle observe souvent que de nombreux parents se sentent incompétents en musique, principalement à cause de leurs expériences négatives avec le solfège : « C'est que je voulais que les parents puissent se décomplexer par rapport à leur absence, leur soi-disant absence de formation musicale. Surtout en France. Dans les entretiens que je mène dans le cadre de l'école avec les parents, 99% d’entre eux disent : j'étais nul·le en solfège, donc j'ai tout arrêté. »
Joan argue que la musique doit être abordée comme une tradition orale, plus libre et moins formelle, comme c'est le cas dans de nombreuses cultures non occidentales où la musique est principalement transmise oralement. Elle critique la manière dont la musique classique, souvent centrée sur la partition, peut être intimidante et peu accueillante pour les novices : « La musique classique est devenue l'icône, le label pour tout apprentissage musical. Or, la musique est une tradition orale. Donc, à partir du moment où on démarre la musique avec une partition, c'est exactement la même chose que si on demande à un enfant d'apprendre à lire quand il ne sait pas encore parler. »
Pour encourager une approche plus accessible de la musique, Joan propose dans son livre Tous les enfants naissent musiciens, des méthodes simples et engageantes : utilisation de xylophones ou même de casseroles et de bâtons en bois.
Elle met l'accent sur l'importance de l'aspect social de la musique, suggérant que les enfants participent à des chorales, des mini cours d'orchestre, ou des cours de formation musicale où ils peuvent chanter et danser ensemble. « La musique est sociale. Et si on isole [l’enfant avec des cours individuels], il y a de fortes chances que l'enfant perde le goût. La capacité de travailler seul viendra plus tard, après 12 ans. »
Quelle place pour les comptines et nursery rythms ?
Toujours avec cette optique de démystifier la musique, Joan Koenig encourage les parents à partager des chansons qu'ils aiment avec leurs enfants, en les incarnant activement par la danse ou en utilisant des instruments improvisés comme des casseroles et des cuillères : « Si vous avez une chanson que vous aimez et vous l'incarnez, vous la dansez, vous le tapez sur les tambours, les casseroles avec les cuillères, votre enfant va adorer. ». Et ce, peu importe que l’on chante plus ou moins juste.
Cette interaction musicale crée une synchronisation rythmique entre l'enfant et le parent, essentielle pour le développement musical précoce de l'enfant. « Il va commencer à copier la mélodie et lui, il n'a pas de jugement, il ne va pas dire : Oh, c'est terrible, maman, je chante faux. »
Elle souligne l'importance des comptines dans l'éveil musical des enfants, en raison de leur structure répétitive et rythmée qui facilite l'apprentissage et la mémorisation. Elle évoque notamment les nursery rhymes anglo-saxonnes, qui utilisent le rythme pour enseigner le langage de manière ludique et efficace. « Les comptines sont absolument nécessaires, en fait. Mais toutes les chansons pour les enfants sont formidables parce que, justement, il y a cette répétition et l'enfant commence à pouvoir anticiper ce qui va venir par la suite. »
Quant au choix des styles musicaux à proposer aux jeunes enfants, Joan Koenig recommande d'intégrer des musiques avec des pulsations claires et répétitives. Quid de la musique classique ? En la matière, les mélodies et les pulsations peuvent être plus diffuses, comme certains morceaux de Claude Debussy par exemple. Néanmoins, de la musique classique avec un rythme bien marqué, une mélodie récurrente peuvent très bien être proposées. « Les enfants ont besoin de pulsations pour agir. Les chansons pour enfants ont souvent la forme ABA, où les phrases sont répétées et c'est de l'ancrage pour l'enfant. »
Donc, parents, éducateurs et éducatrices, chantez régulièrement avec les enfants pour développer leur compréhension du langage et renforcer leur confiance en leur capacité à anticiper et à comprendre les structures musicales. Vous allez ainsi contribuer à mettre en place plein de circuits cérébraux qui concernent le langage.
Faut-il apprendre aux enfants à jouer d’un instrument ?
Joan Koenig recommande l'inscription des enfants à l'apprentissage d'un instrument de musique. Elle souligne les nombreux bienfaits de cette pratique. Elle explique notamment que ce qui est intéressant avec une pratique instrumentale, c'est que personne ne peut le faire à la place de l'enfant. « En fait, l'enfant doit être engagé physiquement, émotionnellement, intellectuellement. Ses oreilles, tout est en train de fonctionner quand il apprend un instrument. »
Par ailleurs, elle met en lumière le rôle primordial de la concentration dans l'apprentissage d'un instrument, une compétence de plus en plus précieuse dans notre société où l'attention est souvent fragmentée.
Cependant, Joan Koenig insiste sur l'importance de maintenir un aspect social dans l'apprentissage musical pour prévenir la perte d'intérêt. En effet, les parents redoutent que l’enfant ne délaisse la pratique de son instrument, passé un certain âge.
Pour Joan Koenig, « le problème, c'est que si l'enfant prend un cours de piano ou de salle à la maison, il va perdre le goût rapidement. Il faut garder en tête qu'avant huit ans, et même après, il faut que la musique soit insérée dans quelque chose de social, soit une chorale, soit les mini cours d'orchestre, ou juste même un cours de formation musicale, mais bien fait, dans lequel l'enfant chante et danse. »
Elle souligne également l'importance de choisir le bon enseignant pour assurer une expérience positive pour l'enfant, puis de se diriger vers l’instrument qui lui fait envie. Elle-même a commencé par le piano avant de découvrir la flûte traversière.
Joan Koenig conseille donc que l'initiation à un instrument soit abordée avec soin, en veillant à ce que l'enfant aime son instrument, apprécie son professeur et participe régulièrement à des activités musicales de groupe.
Quels sont les bienfaits de la musique pour l’enfant ?
Joan Koenig souligne l'importance capitale de la musique dans le développement des enfants, des bébés aux adolescents. Selon elle, les bienfaits de la musique sont nombreux et touchent divers aspects du développement humain.
1 - Un sentiment d'appartenance
La musique crée un puissant sentiment d'appartenance, débutant dès les premières interactions entre le bébé et ses parents. Joan explique que la musique facilite une forme de communication intime : « Avec le plus jeune bébé, c'est une communication avec sa mère ou son père ou la personne qui s'occupe de lui. Des liens sont créés, parce qu'il s'agit de vibrations et de mouvements internes partagés. » Ce sentiment d'appartenance se développe au fur et à mesure que l'enfant grandit, l'aidant à s'intégrer dans des groupes sociaux plus larges et, finalement, à la société dans son ensemble.
2 - La concentration et l’attention
L'apprentissage musical exige et renforce la capacité de concentration et d'attention des enfants. Joan met en avant la nécessité de pouvoir se concentrer sur des tâches précises et rythmiques, ce qui est essentiel non seulement en musique, mais dans de nombreux autres domaines de la vie. « Si on doit jouer avec quelqu'un d'autre, si on a une nanoseconde de différence, soit tout le groupe s'ajuste, ce qui est assez magique, soit la personne va devoir rattraper. » Elle ajoute que cette capacité de concentration est souvent plus déterminante pour le succès futur que le quotient intellectuel.
3 - Les liens entre développement du langage et musique
Le troisième grand bénéfice de la musique est son influence sur le développement du langage. La musique aide les enfants à percevoir les rythmes et les structures du langage dès leur plus jeune âge, ce qui joue un rôle primordial dans leur alphabétisation ultérieure. Joan illustre ce point en mentionnant comment les activités musicales en classe aident à distinguer les mots et les syllabes.
Pour Joan Koenig, mettre le focus sur la musique dès le plus jeune âge, c’est aussi contribuer à ce que les futures générations se détournent de l'utilisation excessive des écrans et privilégient des interactions plus directes et bénéfiques, telles que l'entraide, l'apprentissage mutuel et des activités éco-responsables.
Elle met en avant la musique comme l'une des formes d'expression les plus écologiques, soulignant qu'elle ne nécessite pas d'électricité et peut se pratiquer collectivement sans instruments, simplement en créant des rythmes et des mélodies.
Joan espère que la pratique musicale collective pourra contribuer à remédier à la solitude et à la fragmentation des communautés contemporaines, en rapprochant les gens et en renforçant le tissu social.
Références :
Tous les enfants naissent musiciens, Les pouvoirs insoupconnés de la musique dans la construction de soi, Joan Koenig, Actes Sud, 2022
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