Ce que les enfants nous enseignent avec Sophie Marinopoulos #189
Qu’enseignent réellement les enfants aux adultes ? Malgré le scepticisme ambiant, Sophie Marinopoulos, psychologue et psychanalyste, spécialisée dans les questions de l'enfance et de la famille, nous invite à découvrir ce que les enfants nous enseignent. C’est d’ailleurs le titre de son dernier ouvrage. Les enfants sont en réalité nos plus grands maîtres. Ils nous donnent à vivre des leçons de vie sur le rapport au temps, la malnutrition émotionnelle, l'autorité...
Qu’est-ce que les enfants nous enseignent ?
Comme ça, les enfants auraient des choses à apprendre aux adultes ? Encore peu de parents le reconnaissent et pourtant, comme le dit Sophie Marinopoulos : « les enfants sont nos enseignants. J'ai fait mes études classiques à la faculté, donc j'ai appris des concepts, j'ai appris des théories, mais la vie, le contenu de la vie, je l'ai appris avec eux. »
Voici ce qu’elle retient d’eux :
#1 - Le courage d’aller vers l’inconnu
Pour que le bébé fasse son entrée dans le monde, qu’il le décrypte, le comprenne, lui donne du sens, il doit accepter de lâcher ce qu’il connaît pour aller vers l’inconnu. Un bébé, pour devenir marcheur, va devoir accepter de lâcher les bras confortables de ses parents pour se lancer dans un espace qu’il ne connaît pas.
Certes, les encouragements, l’autorisation de se lancer seront les bienvenus. Les adultes soutiennent d’ailleurs généralement naturellement le courage de leurs enfants avec leurs voix.
Si Sophie Marinopoulos souligne cet enseignement, c’est parce qu’elle estime que ce type de courage manque peut-être à notre société aujourd’hui. Parents et dirigeants, il serait bon qu’on s’en inspire.
#2 - La confiance en l’autre
Rappelons-nous que le bébé humain naît totalement dépendant. Il ne peut pas se débrouiller tout seul. Il a besoin d’être porté, nourri. Il va donc devoir faire confiance pour que ses besoins soient remplis.
Le bébé fait donc preuve d’une incroyable confiance envers les adultes qui l’entourent. Ils portent un regard intense sur ses parents. Tout son corps sensoriel tend vers eux.
Sophie Marinopoulos est admirative de cette confiance alors même que notre société est rentrée dans une défiance, une méfiance qui fait que nous avons du mal à nous supporter les uns les autres, que nos relations se distendent.
Les enfants constituent de fait des modèles dont il y a tant à apprendre, au niveau de :
leurs aptitudes empathiques ;
leur écoute du monde ;
leur reconnaissance de la différence.
Pour Sophie Marinopoulos, si on veut créer une société apaisée, pacifiée, tolérante, empathique, il convient de prendre modèle sur les tout-petits et d’accepter leur enseignement.
#3 - La force de la vulnérabilité
Les enfants éprouvent la vulnérabilité de façon brute, puisqu’ils ont cette nécessité, dès la naissance, de prendre appui sur un autre qu’eux. Donc, cette vulnérabilité, ils la connaissent, mais ils n’en font pas une faiblesse. Ils en font une force. C’est parce qu’ils sont vulnérables, qu’ils ont cette appétence pour aller à la rencontre des autres.
Ils font de leur vulnérabilité une boussole. Ils ont envie de comprendre, de découvrir, d’apprendre. Et pour réussir, ils nous enseignent qu’il faut trouver l’aide nécessaire. Ils vont prendre appui sur toutes leurs ressources sensorielles pour voir ce qui se passe autour d’eux. Ils utilisent une approche synesthésique, qui mobilise tous leurs sens en même temps.
Sophie Marinopoulos explique qu’« ils ne se sentent pas vulnérables dans le sens “c'est catastrophique pour moi”, ils se sentent vulnérables dans le sens “avec cette vulnérabilité, je peux grandir et je peux faire quelque chose, je rentre en empathie ”. L'altérité est essentielle pour eux. »
Malheureusement, cette question de l’altérité est mise à mal dans notre société de plus en plus individualiste.
Boris Cyrulnik avait d’ailleurs dressé un même constat lorsqu’il s’est exprimé sur l’impact des carences affectives sur l’enfant.
Actuellement, nous avons trop souvent le sentiment que l’on peut se débrouiller tout seul. Mais c’est un leurre dont on prend conscience quand la maladie, le handicap, la perte, la tristesse, la dépression font irruption dans nos vies. C’est là qu’on s’aperçoit qu’être seul est terrifiant et que l’altérité est essentielle.
#4 - L’importance de l’exploration multisensorielle
Pour expliquer cet enseignement de la part des enfants, Sophie Marinopoulos s’est appuyé sur l’histoire incroyable des quatre enfants amérindiens, seuls survivants d’un crash d’avion, qui ont passé plus d’un mois seuls dans la jungle. Ils ont réussi à s’en sortir alors qu’ils avaient entre 11 mois et 13 ans. Ce n’est pas tant un miracle que le fait que, dès leur plus jeune âge, ils ont appris à interagir avec leur environnement de manière très sensorielle. Ils ont été élevés pour comprendre et se mouvoir harmonieusement dans la forêt.
Cela contraste fortement avec la manière dont les enfants occidentaux sont souvent élevés. Ils sont la plupart du temps confinés à des espaces restreints et encouragés à rester assis et à observer plutôt qu'à explorer activement leur monde par tous leurs sens.
Vous pouvez écouter l’épisode d’André Stern sur l’enthousiasme des enfants, un état naturel à préserver.
Les enfants amérindiens sont éduqués culturellement dans une sensorialité qui leur permet justement d'être la forêt et de vivre avec. Les enfants occidentaux sont très vite éduqués, avec un seul sens qui est la vue. On leur demande de regarder. Si l’on généralise :
Un enfant occidental dans la forêt, on va lui dire « regarde où tu mets les pieds ».
Un enfant amérindien, on lui dit « écoute ce que la forêt a à te dire ».
Sophie Marinopoulos plaide pour une éducation qui :
libère le mouvement et la sensorialité des enfants ;
permette de vivre des expériences qui nourrissent leur développement global et leur compréhension du monde.
La temporalité des enfants vs celle des adultes : ce que les enfants nous enseignent
Du temps pour vivre sa parentalité
« La société a mis des totems de la réussite, de la toute-puissance, de la rapidité dans nos relations humaines. Or, nous avons besoin de temps pour nous construire, pour attendre un enfant, pour devenir parent, pour vivre sa parentalité, pour regarder son enfant, pour rentrer dans le monde du travail, pour tomber amoureux. »
Les rythmes humains, ceux qui participent de notre humanité, s’opposent à ceux recherchés par notre société.
Cette quête de productivité à coup de technicité, ces cadences imposées cassent nos rythmes humains. « On court après nos vies, mais nous ne vivons plus nos vies. » Et certains parents ne parviennent pas à exercer la parentalité qu’ils souhaiteraient, par manque de temps pour réfléchir, se poser, observer, comprendre.
Sophie Marinopoulos prend l’exemple des conseils donnés par les professionnels de santé concernant le sommeil des enfants : « il faut que votre enfant dorme le plus longtemps possible ». Et c’est ainsi que, le matin, l’enfant se trouve réveillé à la dernière minute. Et dans un temps très réduit, tout va devoir s’enchaîner, petit déjeuner, habillage, transport pour être à l’heure à l’école, à la crèche, chez la nounou, au travail.
Mais ce que les enfants nous enseignent, c’est qu’ils ont besoin d’un temps de reconnaissance au réveil, d’un temps de reconnexion. Le bébé a besoin de s’assurer que ses parents sont bien les mêmes, grâce aux sons, aux mouvements, aux odeurs, etc. Il a besoin de prendre calmement son repas et que la séparation soit également la plus sereine possible.
Ces retrouvailles d’après nuit nécessitent une temporalité.
Quand tout se joue dans un temps rétracté, il y a un grand risque que la séparation soit un arrachement et que le parent soit inquiet, préoccupé, pendant la journée suite à ce début chaotique.
Certains finissent par choisir de lever leurs enfants un peu plus tôt pour limiter cette source de stress, d’autres optent pour l’instruction en famille.
Le concept des Pâtes au beurre
Sophie Marinopoulos a donc décidé de troquer son bureau de psychanalyste pour investir une cuisine. Aujourd’hui, il existe tout un réseau de cuisines, les Pâtes au beurre, grâce à d’autres professionnels spécialisés dans les relations parents/enfants qui ont rejoint le mouvement. Dans ces lieux gratuits, anonymes, sans rendez-vous, ces spécialistes accueillent les parents, avec ou sans leurs enfants, autour d’une collation, d’un repas. Ces derniers peuvent alors exprimer leurs doutes, les crises, leurs problèmes de communication, leurs relations parents-enfant trop conflictuelles. Ils sont accompagnés pour améliorer la qualité de ces relations.
Prévenir la malnutrition culturelle
En 2019, Sophie Marinopoulos convainc la ministre de la Culture de l’époque de produire un rapport sur le sujet de la malnutrition culturelle, c’est-à-dire une malnutrition des relations parents-enfant. L’idée, c’est de comprendre comment renforcer le lien parent-enfant avec l’éveil culturel et artistique.
Cette étude montre que les humains ont besoin de temps pour être et s’éveiller ensemble, pour avoir, fortifier, qualifier des relations, leur donner de l’épaisseur et de la valeur. « Un bébé a besoin qu’on le nourrisse, pas simplement de lait, mais aussi de mots. » Sophie Marinopoulos rappelle que tous les travaux sur le développement de l’enfant en parlent depuis plus d’un siècle. Mais cela évolue peu.
Par contre, et c’est bien aussi qu’il en soit question, on parle de la dépression maternelle. Celle qui fait qu’une maman est présente physiquement, qu’elle est mécanique, robotisée, mais qu’elle est vide à l’intérieur. Elle ne pense pas à l’enfant, ne le projette pas. Et c’est quelque chose de terrifiant pour l’enfant, comme l’a également évoqué Boris Cyrulnik.
Et au-delà de la dépression post-partum, de nombreux enfants connaissent aussi ce sentiment d’être à la fois portés, puisqu’on répond à leurs besoins primaires, matériels, et en même temps de tomber en raison de carences affectives. Les adultes sont tellement occupés et préoccupés, tellement ailleurs, en particulier sur leur téléphone, qu’ils sont à la fois présents et absents.
Ces situations transforment les enfants en quêteurs de relations. L’enfant ne recherche pas un adulte 24h/24. Il a juste besoin d’un parent, d’un éducateur bien présent au moment où il s’occupe de lui. Il peut entendre que ses parents ont aussi leurs activités, leurs amis. Par contre, quand ils sont avec lui, il est nécessaire qu’ils le soient pleinement. Sinon, il n’est jamais suffisamment nourri au niveau relationnel. Il est malnutri dans l’apport relationnel… même s’il a tout ce qu’il veut matériellement.
Pour un enfant, marcher, ce n'est pas simplement mettre en route ses muscles, se redresser en s'appuyant sur la table. C'est en effet mettre en mouvement son corps, mais un corps en relation, qui regarde et Dieu sait si les enfants nous regardent, si on les voit faire des efforts, si on les voit progresser et c'est ce regard qui leur permet de se mettre en verticalité, c'est-à-dire de se relever, de se redresser et d'avoir envie, d'avoir le désir de marcher. C'est un tout, ce n'est pas uniquement un corps vide, c'est un corps en relation.
L’errance émotionnelle de l’enfant
L'errance émotionnelle de l’enfant vient de cette malnutrition culturelle, relationnelle et de ce que nous sommes devenus : une foule de still faces, de visages figés, qui ne sourient plus, ne regardent plus. L’expression « still face » fait notamment référence à une expérience menée avec une maman et son enfant.
Dans un premier temps, cette maman joue avec son bébé de 10-12 mois qui la sollicite. Elle réagit. Puis, à un moment donné, elle se met dos à son enfant, puis revient face à lui, avec un visage qui ne traduit plus aucune émotion, plus aucune réaction. Elle laisse l’enfant la solliciter, mais elle ne réagit plus. L’enfant se démène pour réanimer sa mère et « va finir par se mettre en mille morceaux. Il va se désorganiser de détresse parce qu’il n’est plus dans la relation. »
Il n'y a plus la relation émotionnelle, il n'y a plus cette rencontre. L’enfant entre alors en errance émotionnelle. Et aujourd’hui, même s’il est beaucoup question des émotions, les adultes ne veulent pas les prendre en charge. Ils trouvent ça trop compliqué.
De la difficulté d’être parent
De l’enfance qui dérange à la maltraitance
« Nous voulons des enfants, mais nous ne voulons pas leur enfance, explique avec un peu de provocation Sophie Marinopoulos. Leur enfance nous encombre, leur enfance nous dérange ».
Les pics émotionnels de l’enfant de 2 ans désarçonnent. On attribue ses colères soudaines à des lubies, à du détail alors que lui vit quelque chose de dramatique. Et pour l’adulte, c’est difficilement supportable. Notamment parce qu’on vit dans une société cadenassée, une société du contrôle, de la maîtrise… et ces crises font perdre du temps : « tu me fais perdre du temps avec ta colère, tu m’ennuies avec tes crises, j’ai autre chose à faire…. « On a tendance à dévaloriser l’enfant qui est en train de nous raconter quelque chose sur ce qu’il est en train de traverser ».
L’enfance dérange, elle va à l’encontre des totems de vie érigés par la société. D’ailleurs, plusieurs articles ont mis en avant les lieux, comme les restaurants, les hôtels, les avions, réservés aux adultes, au point de ne plus vouloir d’enfants dans leur espace.
L'enfant est devenu un citoyen gênant. On ne le voit même pas comme un adulte en devenir, celui qui va prendre soin de nous, qui va prendre soin de notre société, qui va prendre soin de notre Terre, notre planète. Non, on le voit comme quelqu'un qui est encombrant. Et c'est très ennuyeux, ça, si on vit l'enfant comme un encombrant ou comme un agresseur.
Or, un des indicateurs de déclenchement de la maltraitance, c’est lorsqu’un parent se sent agressé par l’enfant. Par agression, il faut entendre par exemple les pleurs continus d’un bébé, toutes les nuits, sans laisser la possibilité de se reposer. La bascule peut s’opérer quand le parent en vient à penser que le bébé le fait exprès. L’enfant devient un agresseur et c’est à ce moment-là qu’un mauvais geste est à craindre.
Dans la société, il se produit la même chose. Si l’on en vient à penser que l’enfant est encombrant, qu’il agresse, car il fait trop de bruit ou nous empêche de faire ce que nous voulons, on perd de vue le droit et le bien-être des enfants pour laisser la place à une maltraitance généralisée.
Border les émotions à l’aide d’un cadre évolutif : l’autorité selon Sophie Marinopoulos
Sophie Marinopoulos regrette que le thème de l’autorité ait été réduit à un débat binaire entre, faut-il ou non punir. Or, à ses yeux, les parents, les grands-parents, les adultes qui entourent les enfants peuvent manier cette autorité en fonction de qui ils sont, de leur histoire personnelle. L'autorité, c'est finalement jusqu'où j'autorise.
Sophie Marinopoulos évoque ainsi sa mère et sa façon de poser son autorité en s'assurant que l'espace de liberté qu'elle lui laissait correspondait à sa capacité et à sa maturité. « Elle savait que j'étais assez agitée, donc elle pouvait tout à fait me proposer de sortir dehors à certains moments pour aller me défouler, comme on disait à l'époque, ou bien me faire faire des jeux très répétitifs, qu'on appelle des jeux un peu obsessionnels (boîte de boutons , placards de Tupperware, etc.), parce que ça calme les enfants. »
Devenir parents doit être, dans la mesure du possible, un choix qui se fait en conscience. Parce que le parent doit prendre ses responsabilités face à la vulnérabilité de l’enfant, celle qui va l’amener vers l’autonomie, l’indépendance.
L’enfant est un être, un adulte en devenir. Ce n’est pas un adulte en miniature. Et nous sommes une espèce qui a besoin d’un adulte qui vient accompagner et contenir les émotions. Sophie Marinopoulos emploie l’expression « border les émotions », poser des règles en fonction de cet enfant-là, en fonction de ce qu'il est, jusqu'à ce qu'il arrive, lui, à se prendre en charge.
Voici l’exemple de l’évolution d’un cadre éducatif :
A trois ans, non, je ne te lâche pas la main, parce que tu vois, la route est dangereuse et moi, j'ai vu que s'il y a un ballon ou quelque chose qui t'intéresse, tu pars en courant. Donc, non, tu me tiens encore la main.
A cinq ans, je ne tiens plus la main, car tu sais te montrer prudent·e.
L'autorité s'est élargie. L'autorité, c'est quelque chose qui bouge.
L’autorité s’applique aussi pour les valeurs que l’on porte et désire transmettre. Elles sont différentes d’un individu à l’autre, d’une famille à l’autre. Chez certaines, on n’a pas le droit de sortir de table, d’autres l’autorisent.
Pour Sophie Marinopoulos, les parents doivent comprendre que l’autorité leur appartient et qu’ils peuvent se donner des repères. L’important, c’est de donner la parole aux parents, de leur dire qu’ils sont capables, pas de savoir s’il faut être pour ou contre. Tout en ayant en tête que bien évidemment, l’autorité, ce n’est ni punir, ni utiliser la force. C’est toujours du dialogue.
Quand on cherche à accompagner les enfants dans leur développement, afin de s’assurer de leur bien-être et de les guider sur le chemin de l’autonomie, on se rend compte qu’ils nous offrent de grandes leçons de vie. Il n’y a rien de plus précieux que ce que les enfants nous enseignent pour peu qu’on veuille bien y accorder l’importance, le temps nécessaire. « Quand on a la chance, comme j'ai, de m'émerveiller chaque jour grâce à eux, c'est une pépite », conclut Sophie Marinopoulos.
Références :
Ce que les enfants nous enseignent, Sophie Marinopoulos, Les liens qui libèrent, 2024
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