Sensibiliser les enfants à l’écologie par le jeu avec Clément Debosque #209
Sensibiliser les jeunes générations aux enjeux écologiques est aujourd'hui une priorité. C’est la mission que s’est fixée Ma Petite Planète (MPP), un jeu sur l’écologie. Cet outil pédagogique invite les enfants à adopter des gestes écologiques de manière ludique et collective.
Ce jeu, créé en 2020, propose un challenge écologique d’une durée de 3 semaines, à travers des défis adaptés aux enfants et aux adolescents. Il impulse une dynamique d’apprentissage engageante et motivante, tout en renforçant les liens au sein de la communauté scolaire. Clément Debosque, cocréateur de MPP explique au micro du podcast Les Adultes de Demain que « la mission de l'association, c'est la sensibilisation et le passage à l'action d'un maximum de personnes pour la préservation de la planète et du vivant. ». Objectif atteint puisque d’ores et déjà plus de 400 000 élèves ont participé aux précédentes éditions. Cap sur la prochaine et sur une reconnaissance de ce programme.
En quoi un jeu sur l'écologie est-il un puissant levier pour l'apprentissage ?
Pourquoi utiliser le jeu pour enseigner l’écologie ?
De nombreuses recherches en pédagogie et sciences cognitives l’ont démontré : le jeu est un puissant levier d’apprentissage. C’est d’ailleurs pourquoi on introduit de plus en plus de la gamification (ou ludification), dans les formations.
Le jeu améliore :
la motivation, à travers notamment les mécanismes de récompenses, qui valorisent et encouragent les joueurs ;
la participation active, la prise d’initiative, l’expérimentation, grâce notamment au feedback immédiat qui aide à corriger les erreurs :
les fonctions cognitives, comme la mémoire, la résolution de problèmes, la créativité ;
le cadre d’apprentissage, plus positif, plaisant et satisfaisant et dont l’impact sur la rétention d’information est direct ;
la collaboration et l’entraîne, notamment quand il s’agit de jeux collaboratifs ;
la différenciation, grâce à une grande adaptabilité pour répondre aux besoins des joueurs qui n’ont pas tous la même façon d’apprendre (apprentissage plus visuel, plus auditif, plus kinesthésique) et n’ont pas tous le même niveau ;
la rétention d’information à long terme ;
la compréhension profonde des concepts abordés, en allant au-delà d’une simple mémorisation, puisque les connaissances sont appliquées en temps réel.
Il est donc logique qu’un jeu sur l’écologie se soit imposé pour inviter les enfants à s’engager dans la préservation de la planète. La gamification rend l’apprentissage plus attrayant et stimulant. Elle capte l’attention des enfants et des adultes. Elle les encourage à se mettre en action.
Clément Debosque souligne que, pour enseigner les bons réflexes écologiques aux enfants, la première chose, « c'est de leur donner envie de s'intéresser au sujet et de leur montrer ce qu'ils peuvent gagner ».
Ils vont ressentir à quel point la faune et la flore peuvent être passionnantes, pleines d’apprentissage pour eux-mêmes.
Bien sûr, certains des défis proposés à travers le jeu Ma Petite Planète font écho au concept d’école du dehors. Elle se développe de plus en plus dans les écoles françaises sous l’impulsion des enseignants. Elle met en avant une immersion dans la nature pour mieux la comprendre et la protéger.
Gamification et jeu collaboratif : comment les défis motivent les enfants à agir pour la planète ?
Par ailleurs, qui dit jeu, dit généralement gain. Clément Debosque explique que les enfants sont intéressés par le fait d’avoir des récompenses. Bien sûr, quand on joue à Ma Petite Planète, ce jeu sur l’écologie inspirée par Mon Petit Gazon, la première des récompenses, c’est la fierté d’agir pour la planète. Puis les points, badges, diplômes qui attendent les joueurs au fil du challenge viennent valoriser leurs efforts.
En parallèle, cette motivation extrinsèque se complète par une volonté intrinsèque de s’impliquer pour l’environnemment, ce que Ma Petite Planète parvient à combiner parfaitement.
Les défis proposés par MPP sont pensés pour éveiller la curiosité et l'empathie des enfants envers la nature, renforçant ainsi leur conscience écologique. Par exemple, des défis simples comme « faire un câlin à un arbre » ou identifier les espèces animales et végétales locales permettent aux élèves de se reconnecter avec le vivant.
Ces activités, ludiques et concrètes, facilitent l'apprentissage des gestes écologiques tout en rendant l'expérience plaisante et mémorable.
Ma Petite Planète présente, par ailleurs, l’intérêt d’être un jeu sur l’écologie collaboratif. Il est plus qu’une quête de points menée par chaque groupe. C’est un jeu collectif qui favorise également l’entraide et la coopération.
Les élèves participent à des défis en groupe. Ils s’encouragent mutuellement dans la réalisation de gestes concrets pour l’environnement.
« Le fait de le faire ensemble, de ne pas être tout seul dans cette transition écologique et cette mise en cohérence par rapport aux bons gestes écologiques, mais plutôt d'apprendre avec ses pairs les bons gestes et de s’épauler, etc., c'est tout le sens du projet MPP scolaire », confirme Clément Debosque.
Cette coopération renforce le lien entre les participants, que ce soit en classe ou à la maison.
Écolucidité et écoanxiété : un apprentissage apaisé par le jeu
Une des préoccupations souvent soulevées en matière d’éducation écologique est l’apparition de l’éco-anxiété chez les enfants. C’est un sujet qui a notamment été abordé dans l’épisode avec Flore Vasseur sur les jeunes face à la crise sociale et environnementale.
Cependant, Clément Debosque préfère parler d’éco-lucidité, un terme qui désigne une prise de conscience réaliste des enjeux écologiques sans tomber dans la peur ou le désespoir. Selon lui, MPP permet de canaliser cette anxiété en fournissant aux enfants des outils pour agir concrètement. En comprenant mieux les problématiques environnementales et en y répondant par des actions tangibles, les élèves développent une attitude plus sereine face aux défis écologiques.
« Nous, on lutte contre cette anxiété à travers la montée en compétences et le passage à l'action », explique-t-il.
MPP favorise en ça une prise de conscience positive de la situation environnementale.
De plus, MPP encourage les enfants à influencer leur entourage. « On voit que les élèves ont un vrai pouvoir d’influence sur leurs parents », souligne Clément Debosque. Il cite ainsi des exemples concrets où les familles adoptent de nouveaux comportements écologiques, comme réduire l'utilisation de bouteilles d'eau en plastique, sous l'impulsion des enfants.
Cette dynamique renforce l’idée que le jeu sur l’écologie non seulement éduque les jeunes, mais crée également un impact durable au sein des familles et des communautés.
Présentation de Ma Petite Planète : un jeu sur l’écologie pour tous
L’histoire de Ma Petite Planète
Ma Petite Planète (MPP) est née en 2020 grâce à l’initiative de Clément Debosque, Mathilde Hebert et Christian Nallatamby. Ce jeu sur l'écologie a pour objectif de sensibiliser les participants aux enjeux environnementaux tout en les incitant à passer à l’action. Fion 2024, MPP avait déjà mobilisé plus de 400 000 joueurs et permis de réaliser plus de 5 millions de défis écologiques à travers le monde. Ces chiffres illustrent l'impact croissant de ce challenge écologique, qui allie plaisir du jeu et engagement pour la planète.
La version scolaire de Ma Petite Planète
La version scolaire de Ma Petite Planète s’intègre facilement dans les écoles grâce à une approche ludique et éducative. Le jeu se déroule sur une période de trois semaines, durant laquelle les enseignants proposent à leurs élèves de relever différents défis environnementaux.
Ce challenge rassemble de nombreuses classes partout en France et à l’étranger, en même temps, pendant ce qui s’appelle, une édition. Une quarantaine de défis sont accessibles et pensés en fonction des âges des élèves. Ces missions sont adaptées à tous les niveaux scolaires, de la maternelle (dès la petite section) jusqu’au lycée.
Les défis proposés varient selon les classes et les niveaux. Par exemple, les plus jeunes peuvent participer à des actions simples, quand des défis plus complexes attendent les plus âgés. Ces défis s’articulent autour de 6 ou 7 thématiques principales, comme l’alimentation, les déchets, la mobilité, l’énergie, la biodiversité, etc. sans compter les défis créatifs.
Parmi les exemples concrets donnés par Clément Debosque, citons :
cuisiner un légume local et de saison, chez soi, avec ou sans ses parents ;
se rendre à l’école en mobilité douce ;
créer une chanson sur l’écologie avec sa classe ;
repérer les arbres autour de soi, en trouver un très gros de plus de 4 mètres de circonférence et lui faire un câlin ;
prendre en photo un animal sauvage à côté de chez soi ;
recommander à son directeur ou sa directrice d’école d’une initiative que l’école pourrait mettre en place pour « être plus cohérente sur les aspects écologiques », etc.
Les élèves valident selon leur envie, leur rythme, le nombre de défis qu’ils souhaitent. Et ils partagent leurs réalisations.
En primaire, une classe équivaut à un groupe. En collège et lycée, les professeurs organisent des groupes de 5 élèves. Clément Debosque souligne l’importance de « donner aux jeunes la possibilité d’agir ensemble », en fonction de leur âge.
Impact de MPP dans les écoles
À travers ces défis, l’association souhaite « créer de l'empathie entre les humains, les jeunes et la faune et la flore », explique Clément Debosque. L’idée, c’est « de se dire, ah, mais oui, ça mérite considération, c'est vrai que c'est beau, l'émerveillement ».
L’impact de MPP est tel que des établissements se réinscrivent d’une année sur l’autre. L’engouement gagne petit à petit des établissements entiers. Chaque année, de nouveaux défis sont donc ajoutés à l’application de jeu.
Et l’effet est durable puisque certaines actions concrètes s’enracinent dans les pratiques quotidiennes des établissements.
Clément Debosque rapporte ainsi l’exemple d’un collège près de Roanne où MPP est devenu un véritable phénomène, attendu chaque année par les élèves et les enseignants. Ce succès récurrent a permis la mise en place de projets collectifs significatifs qui perdurent dans le temps.
Parmi ces initiatives, un potager collectif a été créé à l’initiative d’un groupe d’élèves. Ce projet, qui se poursuit tout au long de l’année, engage les élèves dans la culture et l’entretien du potager, renforçant ainsi leur lien avec la nature et leur responsabilité écologique. Les bienfaits du jardinage à l’école avaient d’ailleurs été évoqués avec Sylvain Wagnon au micro du podcast Les Adultes de Demain.
D’autres actions, comme des sorties régulières pour ramasser les déchets dans et autour de l’établissement, témoignent également de l’impact positif de MPP sur l’environnement scolaire. Par exemple, un professeur de sport a intégré le plogging (course à pied combinée au ramassage des déchets) dans son programme. Il a ainsi transformé une activité physique classique en un geste écologique concret et collectif.
Ces initiatives suscitent un réel enthousiasme chez les élèves, qui prennent plaisir à participer à ces projets écologiques. MPP contribue ainsi à créer une dynamique positive dans l’établissement, où élèves et enseignants avancent ensemble vers un mode de vie plus respectueux de l’environnement.
Ma Petite Planète scolaire : un outil gratuit clé en main sur l’écologie, pour les enseignants
L’enseignement de l’écologie dans les programmes scolaires
L’enseignement de l’écologie à l’école se fait principalement à travers l’Éducation au Développement Durable (EDD), un cadre pluridisciplinaire censé être intégré dans plusieurs matières. Cependant, selon Clément Debosque, cet enseignement reste encore trop faible et insuffisant pour faire face aux enjeux environnementaux actuels.
Bien que des progrès aient été réalisés depuis l'introduction des objectifs de Développement Durable en 2015, comme la mise en place des éco-délégués, il souligne que la notion même de développement durable soulève une question dans un monde aux ressources limitées. Il pointe également du doigt le manque de formation concrète et proactive des enseignants sur ces sujets. Ces derniers, bien que motivés, se sentent souvent démunis et ne savent pas comment agir de manière efficace au sein de leurs établissements.
Et c’est là que le jeu sur l’écologie, Ma Petite Planète, prend tout son sens.
MPP : un outil gratuit, complet, simple à mettre en œuvre, pour sensibiliser à l’écologie
Ma Petite Planète (MPP) est conçu pour être un outil simple et efficace à mettre en place dans les écoles. Ce projet gratuit est clé en main, ce qui signifie que les enseignants n’ont pas besoin de passer des heures à préparer le contenu. Les défis écologiques sont déjà pensés et prêts à l'emploi, offrant ainsi aux enseignants une solution pratique pour sensibiliser leurs élèves à l’écologie.
Clément Debosque précise que la formation des enseignants est aussi très accessible, avec un webinaire et une vidéo explicative qui permet de comprendre rapidement comment mettre en place MPP dans la classe.
À terme, Clément Debosque et son équipe espèrent que MPP deviendra un projet de référence. L’objectif serait qu’il soit intégré de manière officielle dans l'enseignement, pour accompagner les jeunes dans la transition écologique.
« Nous voulons que MPP devienne un projet d’éducation à l’écologie, référent et, à terme, intégré dans les programmes scolaires ».
Des défis adaptés à tous les environnements éducatifs
La grande force de MPP réside dans sa flexibilité. Le jeu peut être joué aussi bien en classe qu’à l’extérieur ou à la maison, ce qui permet aux enseignants d’adapter les défis selon leur contexte. Certaines missions encouragent les enfants à sortir, comme celles qui visent à « explorer la nature » ou « repérer des arbres », tandis que d'autres peuvent être réalisés en famille, renforçant ainsi l'implication des parents.
En effet, Clément Debosque souligne l’importance de ce lien avec les familles, qui jouent un rôle actif lorsque les défis se poursuivent à la maison.
L'importance du suivi et de l'évaluation des défis
Le suivi des défis est un aspect clé du projet MPP. Ce sont les enseignants qui ont accès à l'application et qui sont responsables de la comptabilisation des défis réalisés par leurs élèves. Cette gestion permet de maintenir une motivation continue tout au long des trois semaines de jeu.
De plus, les élèves participent à des cérémonies de lancement et de clôture, qui rythment l’édition et renforcent l’engagement collectif.
« On a parfois des centaines de classes qui sont connectées, il y a une énergie incroyable. Et on demande aux profs d'ouvrir la caméra, et donc il y a des élèves qui voient d'autres centaines d'élèves connectés. Ils se disent, mais je ne suis pas tout seul à jouer, et il y a des gens en France, à l'étranger », témoigne Clément Debosque.
Des défis cachés peuvent également apparaître au fil du jeu, créant des surprises et stimulant encore plus la participation des élèves.
Éveiller l’émerveillement par le jeu sur l’écologie
Clément Debosque l’évoque avec passion : l’émerveillement est au cœur de la transition écologique. Il ne s’agit pas seulement de changer nos habitudes, mais de comprendre pourquoi il est crucial de protéger notre planète.
« Le monde ne mourra pas par manque de merveilles, mais par manque d’émerveillement. »
À travers le jeu sur l’écologie, Ma Petite Planète (MPP), les enfants sont invités à redécouvrir la beauté de la nature, à observer les insectes, à ressentir la connexion avec le vivant. C’est en passant du temps dehors, en s’immergeant dans cet écosystème fascinant, qu’ils apprendront à l’aimer et à le préserver.
Ma Petite Planète forme les écocitoyens de demain, une nouvelle génération consciente des enjeux écologiques
Avec des défis adaptés à chaque âge, ce jeu vise à éveiller la conscience écologique dès le plus jeune âge. Clément Debosque souligne que les défis écologiques permettent aux enfants de comprendre l'urgence climatique et d'agir :
« Il faut donner le pouvoir aux enfants » pour qu’ils deviennent acteurs de la transition écologique.
En relevant ces défis, les jeunes acquièrent des compétences et des connaissances essentielles pour mieux appréhender les enjeux environnementaux qui façonneront leur avenir.
Ce jeu sur l’écologie répond à la fois :
aux objectifs des Nations Unies ;
aux compétences « les 4C » : collaboration, communication, esprit critique, créativité ;
aux programmes scolaires.
C’est en comprenant et en s’émerveillant devant ce qui les entoure que les enfants d’aujourd’hui deviendront les protecteurs de demain, conscients de l'importance de préserver ce bien commun qu'est la Terre.
Références :
Le kit des éco-émotions créé avec Zamizen et le kit pour les éco-jeunes (éco-délégués)
La liste des défis scolaire d'une édition précédente, sur les 4 plateaux de jeu / tranche d'âges
Pour bien comprendre comment mettre en place le jeu MPP scolaire
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