Comprendre, soutenir et valoriser l’enfant TDAH avec Myriam Bost

Accompagner un enfant TDAH, c’est souvent faire face à une réalité épuisante, jalonnée d’incompréhensions, de tensions quotidiennes et de défis éducatifs. Derrière l’hyperactivité apparente ou l’agitation intérieure, il y a un fonctionnement neurologique particulier, encore largement méconnu ou caricaturé.

Dans cet épisode du podcast Les Adultes de demain, Stéphanie d’Esclaibes reçoit Myriam Bost, psychologue spécialisée dans les troubles neurodéveloppementaux. Diagnostiquée TDAH à l’âge adulte, elle est aussi l’autrice du livre L’enfant TDA/H, 10 clés pour mieux le comprendre et l’accompagner. Elle partage sur les réseaux sociaux des outils concrets à destination des familles et des professionnels. Retrouvez-la sous le nom de Ludovivo.

À travers son regard éclairé et son expérience du terrain, elle décrypte ce trouble aux multiples facettes et propose des clés précieuses pour mieux comprendre ces enfants, ajuster sa posture éducative et les aider à s’épanouir dans leur singularité. Un éclairage précieux pour tous ceux qui souhaitent sortir du rapport de force et bâtir un accompagnement plus juste, plus doux, et plus efficace.

Comprendre le TDAH pour mieux accompagner l’enfant

Un trouble neurodéveloppemental aux multiples visages

Le TDAH, ou trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité, fait partie des troubles neurodéveloppementaux. Il concerne de nombreux enfants, mais reste encore mal compris. Comme le souligne Myriam Bost, « il ne porte pas très bien son nom ». Ce n’est pas un simple déficit d’attention, mais plutôt « des fluctuations attentionnelles qui sont plus importantes » que chez d’autres enfants.

Ces variations peuvent impacter fortement le quotidien. Elles s’accompagnent souvent :

  • d’une impulsivité marquée ;

  • et/ou d’une agitation physique ou mentale ;

  • et/ou d’une difficulté à réguler ses comportements.

Fluctuations attentionnelles et fonctions exécutives

Le TDAH affecte ce que l’on appelle les fonctions exécutives, que l'on utilise à l'école et au quotidien, dans la vie de tous les jours. Myriam Bost les compare à « un chef d’orchestre ».

« Pour faire simple, les fonctions exécutives, c'est comme un chef d'orchestre. C'est ce qui nous permet de nous organiser, de planifier, d'anticiper, de se dire, ce comportement-là, ce n'est pas le meilleur. Celui-là, pour résoudre ce problème, il faut que je fasse ça. Et donc, ce chef d'orchestre, chez un enfant qui a un TDAH, il est très impacté. En fait, il a vraiment besoin de soutien. » - Myriam Bost

Ces fonctions permettent donc à l’enfant (et à l'adulte) d'agir de façon organisée, afin d'atteindre les objectifs fixés. Les trois principales fonctions sont :

  • la mémoire de travail ;

  • le contrôle inhibiteur ;

  • la flexibilité cognitive.

Typiquement, les fonctions exécutives permettent de planifier, d'anticiper, mais aussi d'inhiber une réponse impulsive par exemple. Or, chez l’enfant TDAH, ce chef d’orchestre a besoin d'aide. Le trouble dont souffre un enfant porteur de déficit de l'attention se traduit par des difficultés :

  • à se concentrer ;

  • à terminer une tâche :

  • ou à suivre une consigne.

Certains enfants sont surtout inattentifs, d’autres très agités ou impulsifs, d’autres encore cumulent plusieurs dimensions. Chaque profil est différent, ce qui rend l’accompagnement d’autant plus complexe.

L’importance d’un diagnostic précis et pluridisciplinaire

Le diagnostic du TDAH est souvent long. Il repose sur une évaluation clinique fine, réalisée par plusieurs professionnels : psychologue, pédopsychiatre, orthophoniste, psychomotricien, selon les cas.

« On a vraiment besoin de voir ce qui tient du TDAH et ce qui tient, par exemple, d'une dyslexie ou d’un TOP », explique Myriam Bost.

Le trouble doit aussi être observé dans différents contextes (maison, école, etc.). Ce n’est pas un simple comportement difficile : c’est un fonctionnement global qui s’exprime dans tous les environnements de l’enfant.

« Ce qui est sûr, ce qui va être vraiment important dans la démarche diagnostique, c'est le fait que ça dure depuis longtemps, que c'est très intense et que du coup, ça impacte la vie quotidienne, la scolarité », précise Myriam.

TDAH et troubles associés : anxiété, dys, TOP…

Dans 70 % des cas, le TDAH est associé à d’autres troubles. Cela peut être :

  • un trouble anxieux ;

  • un trouble du spectre autistique (TSA) - Christèle Pruvot vous invite à déconstruire les préjugés sur l'autisme  ;

  • des troubles dys (dyslexie, dysorthographie…) - Elvire Cassan apporte des conseils sur comment aider un enfant dys dans un épisode dédié ;

  • ou encore un trouble oppositionnel avec provocation (TOP), qui n'est pas un trouble neurodéveloppemental, mais un trouble du comportement.

Chaque combinaison donne un tableau clinique unique. « Ce n’est quand même pas pareil à accompagner » lorsqu’il y a un autre trouble associé, souligne Myriam. D’où l’importance d’une approche individualisée, loin des généralités trop simplistes que l’on trouve parfois sur les réseaux.

« Et la priorité, c'est d'abord soit en tant que parent et c'est dans notre posture. On a vraiment besoin d'être guidé pour identifier qu'est-ce qui va nous faciliter le quotidien, dans notre façon de réagir et dans notre façon d'accompagner notre enfant », explique Myriam Bost.

Les défis rencontrés par les familles et les professionnels

Une relation parent-enfant souvent sous tension

Accompagner un enfant TDAH au quotidien demande une grande énergie. Les parents se retrouvent souvent dans une relation tendue, marquée par les conflits. Les enfants ont tendance à répondre, à contester, à vouloir le dernier mot. Myriam Bost illustre bien cette dynamique :

« Quand tu lui dis “ça suffit maintenant”, il va te dire “non, toi aussi, ça suffit” ».

Ce type de comportement n’est pas volontaire. Il reflète un fonctionnement cérébral spécifique, où l’impulsivité prend souvent le dessus sur la réflexion. Mais sans accompagnement, la relation parent-enfant peut rapidement s’enliser dans une logique d’opposition permanente.

Répétitions, impulsivité, désorganisation : un quotidien éprouvant

Les familles doivent souvent tout répéter. L’enfant oublie les consignes, a du mal à s’organiser, peut se mettre en danger sans réfléchir. Certaines situations du quotidien deviennent sources de stress. Myriam parle d’enfants qui allument une allumette sur un coup de tête, ou qui enchaînent les maladresses à cause de leur impulsivité.

Cette désorganisation touche aussi les routines : devoirs, départs à l’école, gestion du temps… Tout peut devenir complexe, même avec des outils mis en place. Le quotidien devient une course contre la montre, où chaque moment demande anticipation et vigilance.

L’impact sur l’estime de soi de l’enfant

L’enfant TDAH entend souvent des remarques négatives : « arrête », « ça suffit », « calme-toi ». Même dans les familles bienveillantes, ces rappels sont nombreux. Sur le long terme, cela altère la perception que l’enfant a de lui-même. Il peut finir par penser qu’il est « nul » ou « incapable ».

« Même si l'enfant, à des moments donnés, on le valorise, on fait attention , on le ramène régulièrement quand même à des comportements qui ne vont pas », témoigne Myriam Bost.

Ce climat répétitif de correction affecte directement l’estime de soi.

En classe : des comportements parfois déroutants pour les enseignants

À l’école, les enfants TDAH peuvent avoir des comportements déstabilisants. Ils peinent à se concentrer sur des tâches simples, mais peuvent réussir des exercices plus complexes. Ce paradoxe surprend de nombreux enseignants. « Il arrive moins bien à faire un exercice simple qu’un exercice compliqué », confiait un instituteur à Myriam.

Ce type de fonctionnement s’explique par les fluctuations attentionnelles propres au TDAH. Un travail trop facile peut ennuyer l’enfant, tandis qu’un défi plus stimulant le capte mieux. Mais cette instabilité rend difficile l’adaptation pédagogique, surtout dans une classe chargée.

3 principes clés pour accompagner un enfant TDAH

1 - Ne pas prendre les comportements pour soi

C’est l’un des conseils les plus importants donnés par Myriam Bost : « Ne prenez rien pour vous. » Les enfants TDAH peuvent être vifs, provocateurs, parfois insolents. Mais ces réactions ne sont pas des attaques personnelles. Elles traduisent souvent une impulsivité incontrôlée ou une surcharge émotionnelle.

Parents comme enseignants doivent apprendre à ne pas réagir de manière émotionnelle justement. Il vaut mieux garder une posture stable et contenante, plutôt que de répondre à la provocation. Cela permet de préserver le lien et d’éviter que la relation ne se dégrade.

2 - Soutenir le « chef d’orchestre » : attention, organisation, anticipation

Pour accompagner un enfant TDAH, il convient de soutenir ses fonctions exécutives. Comme chez ces enfants, le chef d’orchestre est débordé, il a besoin d’aide pour structurer les tâches, réguler les émotions, adapter les comportements.

Cela peut passer par :

  • des rappels ;

  • des supports visuels ;

  • des routines bien construites ;

  • ou encore des espaces calmes pour se recentrer.

Ainsi, l'enfant porteur de TDAH qui doit préparer son cartable ou son sac de sport, prend sa petite liste de contrôle des tâches à exécuter. Il est possible de la plastifier afin qu'il coche point par point les différentes étapes. Un coup d'éponge ou de chiffon pour effacer le feutre ou crayon et la petite liste peut être réutilisée.

L’objectif n’est pas de tout faire à la place de l’enfant, mais de l’aider à trouver des appuis adaptés à son fonctionnement.

3 - Éviter l’escalade des conflits et les réactions impulsives

Une consigne donnée sur un ton autoritaire peut facilement déclencher un refus automatique. « Non », répond l’enfant, parfois avant même d’avoir compris ce qu’on lui demande. Myriam recommande de ne pas réagir immédiatement pour éviter de tomber dans cette escalade de conflit.

« Par exemple, quand l'enfant va dire non, typiquement, il vaut mieux ne pas réagir tout de suite en mode « si, je t'ai dit que tu devais le faire ». Laissez le temps. Parfois, revenir juste cinq minutes après en donnant la consigne d'une autre manière, en mode « ah, tout à l'heure, t'as entendu ce que je t'ai dit ? » « Ah ben non, quoi ? » « Je t'ai demandé d'aller faire ça. » « Ah oui, c'est bon, j'y vais. » Eh bien, pouf ! Alors que cinq minutes avant, il avait dit non ».

Cette prise de recul permet souvent d’éviter un conflit inutile. En modifiant la façon de présenter une demande, on favorise une coopération plus calme. L’idée est d’agir avec l’enfant, sans entrer dans une lutte de pouvoir.

Exemples concrets d’ajustements au quotidien

Certains ajustements peuvent transformer le quotidien. Mais attention, ajustement ne signifie pas suradaptation.

« Quand je dis qu'on ajuste, ce n'est pas qu'on se suradapte. Non, on lui apprend à développer ses compétences. Mais comme on a cette pointe de vigilance, on ne va pas avoir un rapport de conflit permanent avec notre enfant, alors que dans une autre famille, ça pourrait être le cas, parce que c'est un enfant qui ne lâche jamais l'affaire et qui veut toujours avoir raison et le dernier mot », nuance et précise Myriam Bost à propos de sa situation familiale personnelle.

  • Dans une famille suivie par Myriam, le simple fait de déposer des chaussettes dans l’entrée, à côté du sac, a suffi à fluidifier le départ pour l’école. Plus besoin de courir dans toute la maison.

  • Autre exemple : au lieu de répéter une consigne, on peut interroger l’enfant. « Qu’est-ce qu’on fait après le petit déjeuner ? » Cela stimule sa réflexion et active ses ressources internes. L’enfant devient acteur, plutôt que simple exécutant.

Ces petits changements, lorsqu’ils sont cohérents et adaptés, permettent :

  • de réduire la tension familiale ;

  • de gagner en efficacité ;

  • de renforcer la coopération.

Comment aider un enfant TDAH ? Dites-vous que ce n'est jamais contre vous quand il s'énerve.

©Moh Abdelghaffar

4 conseils pour aider l’enfant TDAH à devenir acteur de son autonomie

« Ces enfants, on a besoin de les soutenir pour qu'ils deviennent effectivement autonomes. Et cette autonomie, cette indépendance, elle a besoin d'être stimulée régulièrement, fréquemment pour qu'elle se développe » - Myriam Bost.

1 - Co-construire des stratégies avec l’enfant

Plutôt que d’imposer des solutions toutes faites, Myriam Bost invite à construire les stratégies avec l’enfant. C’est essentiel pour le rendre autonome. Lui demander ce qui l’aide, ce qui fonctionne pour lui, permet de l’impliquer activement.

« La dernière fois, tu as bien réussi à faire ça. À ton avis, qu’est-ce qui t’a aidé ? »

Ce type de question pousse l’enfant à prendre conscience de ses propres ressources. Il comprend qu’il peut agir sur son environnement et qu’il n’est pas simplement soumis à ses difficultés.

2 - L’impliquer dans la réflexion et les solutions

Impliquer l’enfant dans les ajustements quotidiens favorise son engagement. Par exemple, pour une consigne répétée trop souvent, Myriam propose de poser la question directement :

« Comment fait-on pour que je ne sois pas obligée de te le redire quinze fois ? »

Dans l'interview, elle partage ainsi une discussion avec ses propres enfants : « Comment fait-on pour penser à éteindre la lumière quand on quitte la chambre ? »
Résultat : les enfants proposent eux-mêmes des idées, testent des solutions, deviennent inventifs. L’objectif est de leur transmettre des outils qu’ils pourront s’approprier à long terme.

3 - Adapter les outils à son âge et à son profil

Les outils doivent être adaptés, non seulement à l’âge de l’enfant, mais aussi à son fonctionnement. Ce qui marche pour un enfant peut être inutile, voire contre-productif, pour un autre. Trop de visuels, par exemple, peuvent saturer une famille ou agacer un enfant plus âgé.

Comme le souligne Myriam : « On ne peut pas juste se dire : “Je prends un bouquin et j’applique ce qui est écrit.” » L’accompagnement doit être personnalisé, en tenant compte :

  • de la réalité familiale ;

  • des autres enfants ;

  • et du profil neuroatypique de chacun.

4 - Encourager l’expression des émotions et des besoins

Aider un enfant TDAH à devenir autonome, c’est aussi l’accompagner dans l’identification et l’expression de ses émotions. Il doit pouvoir dire ce qu’il ressent, ce dont il a besoin, ou ce qu’il ne comprend pas, sans craindre d’être jugé ou puni.

N'hésitez pas à écouter l'épisode avec Héloïse Junier sur « comprendre les émotions de l'enfant ».

Cela passe par des échanges ouverts, sans pression. L’enfant apprend progressivement à mieux se connaître, à mieux communiquer, et à prendre des décisions plus adaptées. On sort du schéma « je fais ce qu’on me dit » pour aller vers « je comprends pourquoi je le fais, et comment je peux y arriver ».

Comment aider un enfant TDAH ? Le soutenir pour l'aider à devenir autonome

©Mikhail Nilov

4 actions pour favoriser les compétences relationnelles et l’estime de soi

1 - Prévenir le rejet social et les exclusions

Les enfants porteurs de TDAH peuvent avoir des comportements envahissants, parler fort, ne pas attendre leur tour, interrompre les autres. Ces attitudes, souvent liées à leur impulsivité, peuvent les mettre à l’écart des autres enfants.

Myriam Bost insiste sur cette souffrance : « Pourquoi moi, je ne suis pas invité·e et les autres, ils le sont ? Pourquoi moi, je n’ai pas d’amis ? »
Prévenir l’isolement, c’est leur apprendre dès le plus jeune âge à repérer les signaux sociaux, à demander pardon, à réparer les maladresses.

Elle rappelle aussi que « dans le développement du cerveau, ce n’est pas une compétence bien établie avant 6 ans ». Il faut donc accompagner avec patience, et poser des repères clairs pour favoriser les relations positives.

2 - Développer l’affirmation de soi sans agressivité

Certains enfants TDAH peuvent sembler très affirmés, car ils expriment tout haut ce qu’ils pensent. Mais ce n’est pas forcément une affirmation de soi saine. L’objectif, selon Myriam, est de leur apprendre à « dire ce dont [ils ont] besoin sans hurler, sans écraser l’autre ».

Cela passe par des situations concrètes où l’enfant peut s’exercer :

  • à poser ses limites ;

  • à formuler un refus ;

  • à accepter une critique sans se braquer.

Ce travail de fond est essentiel pour construire des relations équilibrées, à l’école comme à la maison.

3 - Créer un climat de confiance et de valorisation

Myriam Bost le répète :

« On va avoir besoin de valoriser et renforcer les comportements attendus. »

Ces enfants sont souvent rappelés à l’ordre, ce qui fragilise leur confiance en eux. Ils finissent par penser qu’ils ne sont « jamais à la hauteur ».

Pour inverser cette dynamique, il faut souligner les comportements positifs, même les plus petits. En classe, par exemple, dire à un enfant : « Waouh, super, tu as réussi à t’asseoir, c’est génial ! » peut faire toute la différence. À la maison, féliciter un moment de calme ou d’autonomie permet de consolider l’estime de soi.

« En fait, où on va mettre l'accent, on va le mettre sur les comportements que l'on souhaite voir le plus souvent. Une des actions que vous pouvez vraiment faire en tant qu'enseignant, c'est le renforcement positif ».

Pour préserver l’estime de soi, il est aussi possible d’agir sur le collectif. En classe ou dans la fratrie, plutôt que de pointer l’enfant, Myriam Bost suggère de réfléchir avec le groupe : « OK, il y a un enfant qui a gribouillé sur tel truc ou qui a détruit tel livre. Qu'est-ce qu'on fait quand on voit qu'il y a un livre qui est cassé, qui est abîmé ? C'est quoi la règle ? »

Ce type de posture diminue la charge sur l’enfant porteur de TDAH. Cela installe une culture de la réparation partagée et favorise le vivre ensemble, notamment à l'école.

4 - Parler du trouble pour mieux le vivre

Faut-il dire à l’enfant qu’il a un TDAH ? Pour Myriam Bost, la réponse est claire :

« Moi, je fais partie de ces professionnels qui considèrent que c’est important. »

Les enfants comparent leur fonctionnement à celui des autres. Quand ils n’ont pas d’explication, ils peuvent conclure qu’ils sont « nuls » ou « différents en mal ».

« Les autres, ils y arrivent. Pourquoi moi, je galère ? Et c'est là où, des fois, on hésite parce qu'on se dit qu'on ne veut pas qu'ils se sentent catalogués ou on ne veut pas qu'ils l'utilisent pour se dédouaner, pour ne pas faire d'efforts. En fait, vous ne vous poseriez pas la question si votre enfant, il avait des lunettes, en fait. », précise Myriam.

Expliquer le trouble avec des mots simples permet de redonner du sens à ce qu’ils vivent.

« Si un médecin vous dit, votre enfant, il a besoin des lunettes. Vous n'allez pas lui dire “ah non, on ne lui dit pas qu'il est myope ou on ne lui dit pas que…” En fait, on lui met ses lunettes et puis on lui dit : voilà, tu as des lunettes parce que tes yeux, ils ne voient pas bien. Eh bien, c'est pareil avec un TDAH, en fait. On a besoin de dire : OK, ton cerveau, il fonctionne d'une certaine manière, il a des forces et puis il a des domaines où il a besoin d'être soutenu et donc c'est pour ça que, par exemple, on va aller voir plein de professionnel. »

Cette transparence, loin d’étiqueter, apaise et permet à l’enfant de mieux se comprendre.

 

Face à un enfant TDAH, il est facile de se sentir dépassé. Pourtant, comme le rappelle Myriam Bost, ce n’est pas une question de volonté ou de manque d’autorité, mais de compréhension du fonctionnement cérébral. Lorsque l’on sait où se situe la difficulté, l’accompagnement devient plus clair, plus ajusté, plus efficace.

Accompagner un enfant TDAH, c’est avant tout apprendre à faire différemment. Cela demande de la souplesse, de l’écoute, parfois du renoncement à certaines attentes éducatives rigides. Mais c’est aussi l’occasion de construire une relation de confiance, de renforcer les compétences de l’enfant, et de lui offrir les moyens de se sentir capable. Et puis ces adaptations peuvent finalement être très utiles pour des enfants qui ne sont pas porteurs de TDAH.

Ce changement de regard commence souvent par une phrase simple, mais essentielle, glissée par Myriam au fil de l’entretien :

« Ce n’est pas contre vous. »

À partir de là, tout peut se transformer.

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