Comment parler de vie affective et sexuelle aux enfants et ados ? avec Quitterie Chadefaux #204

L'éducation à la sexualité des enfants est un domaine qui met mal à l’aise nombre de parents, éducateurs et enseignants. Cette sensibilisation à la vie relationnelle, affective et sexuelle est pourtant un enjeu majeur pour le développement harmonieux des enfants et des adolescents. Mais nombre d’adultes éprouvent encore des difficultés à aborder ce sujet délicat. Comment en parler aux enfants ? À quel âge commencer et avec quels mots ? Quelles sont les meilleures méthodes pour en parler sans tabou ? Quitterie Chadefaux est aujourd’hui une des spécialistes de l'éducation à la vie affective et sexuelle en France, à travers différentes ressources et notamment un podcast, La chose étrange. Elle livre ses conseils pour évoquer sans tabou ce sujet, dès le plus jeune âge.

Pourquoi l'éducation à la sexualité des enfants est-elle encore taboue ?

Quand héritage culturel et peur de mal faire freinent l'éducation affective et sexuelle

Nombreux sont les adultes qui hésitent à aborder le sujet de la sexualité avec leurs enfants. Selon les résultats d'une enquête menée en avril 2023 par Terpan Prévention sur la sexualité chez les jeunes, 44% des sondés n'avaient jamais discuté de vie sexuelle et affective dans leur famille. 

Cette réticence est profondément enracinée dans notre héritage culturel. Comme l'explique Quitterie Chadefaux, beaucoup d'entre nous n'ont jamais bénéficié d'une éducation à la sexualité. Elle raconte : « Moi, j'ai grandi dans une famille dans laquelle l'éducation à la vie affective et sexuelle étaient inexistantes. Ce n'était pas tant un positionnement en tant que tel, mais je crois que mes parents, comme leurs parents avant eux, avaient intégré que c'était des choses dont on ne parlait pas, tout simplement ». Parler de relations affectives, amoureuses, sexuelles et de tout ce que cela englobe, c'est comparable à Voldemort : « On n'a pas le droit de citer le nom et on n'a pas le droit d'en parler ».

Ce silence génère une peur paralysante chez les adultes. Ils craignent de ne pas trouver les mots justes ou de choquer leurs enfants. Ainsi, ils préfèrent souvent éviter le sujet plutôt que de risquer de mal faire. Pourtant, Quitterie Chadefaux insiste sur le fait que cette peur est « à déculpabiliser » : les adultes doivent comprendre que cette difficulté à aborder le sujet est le résultat d'une éducation déficiente et de tabous culturels profondément ancrés.

Elle rappelle que parler de ces sujets « n'est pas si compliqué que ça ». D'autant plus lorsqu'on commence dès le plus jeune âge et qu'on replace ces discussions dans le contexte plus large :

  • des relations ;

  • des émotions ;

  • du corps ;

  • de l'intime.

Des croyances nuisibles et des non-dits sur la sexualité

Les tabous entourant l'éducation à la sexualité sont non seulement persistants, mais aussi particulièrement nuisibles pour le développement des enfants et adolescents. En refusant de parler ouvertement de ces sujets, on prive les jeunes d'informations essentielles à leur santé et à leur sécurité. Quitterie Chadefaux explique que le silence peut, par exemple, « laisser un terrain absolument gigantesque à l'inceste, parce qu'on n'en parle pas et qu'on n'en parle pas tôt. »

« Si on apprend aux enfants ce qu'est l'intimité, ce qu'est une partie intime, que personne n'a le droit de toucher tes parties intimes sans ton autorisation, que c'est à toi, que ton corps t'appartient, tous ces éléments-là, on ne parle pas de sexualité, on n'est pas en train de parler de pénétration. Mais juste avec des mots simples, ça va potentiellement les aider, très tôt, à se sentir en capacité d'alerter et de partager quand il y a quelque chose qui se passe et qui n'est pas ok ».

On les arme pour reconnaître les situations inappropriées et les encourager à en parler. En ne levant pas ces tabous, nous contribuons à créer un environnement où les comportements à risque et les abus peuvent se développer, sans que les enfants aient les outils nécessaires pour se protéger ou se défendre.

« Il faut remettre du liant dans ces sujets, re-banaliser justement tous ces sujets de sexualité. Mais pas que, parce que finalement, on parle avant tout de vie affective, relationnelle et sexuelle. La sexualité c'est ce qui vient en bout du bout ».

éducation à la sexualité : comment en parler aux enfants et adolescents

Quand et comment parler de la vie affective et sexuelle aux enfants ?

Apprendre les bases d'une relation saine dès le plus jeune âge

Quitterie Chadefaux souligne l'importance de débuter l'éducation à la vie affective et sexuelle dès le plus jeune âge. « À partir du moment où tu peux interagir avec un enfant, tu peux lui apprendre plein de choses », affirme-t-elle. Il ne s'agit pas de parler directement de sexualité, mais plutôt de poser les bases d'une compréhension saine des relations, des émotions, du corps et de l'intime, comme dit précédemment. L'idée est de normaliser ces sujets afin que les enfants se sentent à l'aise pour poser des questions et exprimer leurs préoccupations.

Répondre honnêtement à toute question d'un enfant au sujet de la sexualité

Chaque question que l'enfant pose est légitime. Elle doit être prise au sérieux et recevoir une réponse honnête et adaptée à son niveau de compréhension. Souvent, une des premières questions, qui surgit parfois dès 3 ans, si un autre bébé est annoncé dans la famille, est : comment on fait les bébés ? 

Quitterie Chadefaux explique qu'elle-même a eu le droit à la question « Par où il va sortir le bébé ? », de la part de son aîné qui avait 3 ans. Elle lui a répondu bien sûr. Mais elle reconnaît avoir été étonnée.

« Je pense qu'on a peur, vraiment. C'est le truc de wow, là, je vais le choquer, probablement Et en fait, ils s'en foutent. Ils ont une question, ils ont une réponse. Ok, next, je passe à autre chose ».

Parfois, une semaine plus tard, l'enfant revient et veut en savoir plus. Comment c'est possible qu'il y ait un bébé dans ton ventre ? « Et puis là, on va un petit peu plus loin, petit à petit... On utilise des mots d'enfant. Il y a une graine de papa, une graine de maman et on fait un câlin. Et en fait, les graines se réunissent ». 

Et peut-être qu'un mois plus tard, la question sera :  «mais je ne comprends pas comment la graine de papa, elle va dans le corps de maman ». On rajoute donc une petite dose d'information supplémentaire. On peut s'aider de livres jeunesse sur le sujet également.

Dans tous les cas, « toutes les questions de l'enfant sont importantes et doivent trouver réponse », insiste Quitterie Chadefaux. Elle conseille de remercier l'enfant pour sa question, même si elle peut paraître inattendue ou difficile. Cela permet de créer un environnement de confiance où l'enfant sait qu'il peut aborder n'importe quel sujet sans crainte de jugement ou de reproche.

Apporter des explications progressives sur la vie relationnelle, affective et sexuelle

Dès le plus jeune âge, il est essentiel :

  • de parler de relations et d'émotions ;

  • d'aider les enfants ;

    • à comprendre leurs sentiments ;

    • à identifier leurs besoins ;

    • à exprimer leurs limites ;

  • d'introduire la notion de consentement et de respect des limites corporelles.

« Apprendre le consentement, c'est aussi dans les relations amicales, avec des copains et des copines à l'école, dans la cour de récréation, etc. », explique Quitterie.

Poser de telles bases, tôt dans la vie des enfants, c'est aussi leur permettre de « rentrer dans la vie affective et sexuelle, donc dans leurs rapports amoureux, romantiques et sexuels, de façon plus sereine ».

On repousse parfois ces discussions au moment de la puberté. Certains spécialistes de l’enfance et psychologue suggèrent d’attendre cette période car auparavant, les enfants n’auraient pas atteint les stades du développement physiologique, cognitif et affectif nécessaires à une sexualité effective. Le problème, c’est que ces personnes s’arrêtent sur le mot sexe et sexualité, alors qu’on parle d’éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle. Chaque mot a son importance. Il n’est pas question de parler de pénétration à de jeunes enfants, explique Quitterie Chadefaux. Ce sont par ailleurs des personnes plutôt sujettes à la transmission de fake news, absolument pas basées sur la science, ajoute-t-elle.


Par ailleurs, pour en revenir à la période de la puberté, la communication avec les adolescents est parfois complexe. C'est pourquoi plus l’EVRAS se fait tôt, mieux c'est. Ce qui diffère, c'est la façon d'adresser le message et de l'approfondir.

Questionner l'enfant sur ses connaissances en matière de sexualité

Enfin, au fur et à mesure du développement cognitif et affectif des enfants, la discussion peut inclure des sujets plus spécifiques liés à la sexualité, tout en respectant leur niveau de maturité et leurs questions.

Quitterie Chadefaux encourage les parents et les éducateurs à « questionner l'enfant sur ce qu'il sait avant de répondre ». Cela permet d'adapter les informations fournies à ce que l'enfant est prêt à entendre. Cette approche permet de répondre de manière juste et équilibrée aux préoccupations de l'enfant.

Utiliser des ressources et livres sur la vie sexuelle

Et si l'on se sent démuni·e, il existe des livres notamment, mais aussi des podcasts, des jeux, différentes ressources adaptées à chaque âge. 

Ces supports peuvent faciliter les discussions, les rendre accessibles et positives. On peut prévoir un temps de lecture partagée d'un album jeunesse, d'un livre documentaire adapté à l'âge de l'enfant. Quand ils sont un peu plus âgés, on peut lire soi-même des BD et documentaires illustrés et les laisser à disposition, bien en vue, aux toilettes par exemple. 

Note de la rédactrice : En CE2, début des années 80, j'ai souvenir d'avoir lu et relu un exemplaire de la Bibliothèque de Travail Junior (BTJ, pédagogie Freinet) sur la reproduction, avec des photos d'ovules, de spermatozoïdes, de fécondation.

La priorité, c'est d'offrir aux enfants un espace sécurisé pour qu'ils puissent poser leurs questions et comprendre le monde de manière saine et respectueuse.

Le rôle clé de l'école dans l'éducation à la sexualité

Pourquoi l'école doit-elle intervenir en matière d'éducation à la vie affective et sexuelle ?

Pour Quitterie Chadefaux, au-delà du fait que l'éducation à la sexualité est inscrite dans les programmes depuis 2001, l'école joue de toute façon un rôle essentiel dans l'EVRAS (Education à la Vie Relationnelle Affective et Sexuelle).

Si l'école ne doit pas porter toute la responsabilité de cette éducation, elle doit y participer activement. Elle est notamment indispensable pour prévenir les abus sexuels et créer un espace de dialogue sécurisé. Quitterie Chadefaux rappelle que « 77% des incestes ont lieu au sein de la famille. Donc si l'école n'adresse pas ces sujets-là, comment un enfant peut sortir de ce phénomène-là ? »

L'école a ainsi la capacité de compenser les éventuelles lacunes éducatives familiales en offrant une information objective et structurée sur des sujets souvent tabous ou délicats à aborder à la maison. Elle permet également aux enfants qui subissent des abus au sein de leur famille de trouver un espace extérieur où ces questions sont abordées de manière sécurisée et ouverte.

Les limites actuelles et les améliorations nécessaires de l'éducation à la sexualité dans le cadre scolaire

Actuellement, le système éducatif ne répond pas de manière optimale à cette mission cruciale. Quitterie Chadefaux souligne que moins d'un élève sur cinq suit les trois séances annuelles d'éducation à la sexualité pourtant prévues par la loi de 2001. « Aujourd'hui, il y a un programme. Il n'est pas respecté », déplore-t-elle, tout en reconnaissant que les enseignants ne sont pas entièrement responsables de cette situation. Selon elle, « ils ont comme souvent une injonction à faire, mais on ne leur donne pas les billes pour le faire. »

« Oui, 100 fois oui, il faut que l'école s'en occupe (de l'éducation à la sexualité NDLR), mais il faut donner les moyens aux encadrants, aux enseignants, aux animateurs, animatrices de pouvoir le faire »

L'éducation à la vie affective et sexuelle est un sujet complexe qui nécessite une formation spécifique, que beaucoup d'enseignants n'ont pas reçue. Elle suggère également que les enseignements actuels sont souvent limités à des aspects biologiques et de prévention des risques. Les dimensions relationnelles et affectives essentielles pour une éducation complète et équilibrée ne sont pas suffisamment abordées.

Pour améliorer cette situation, Quitterie Chadefaux propose que les enseignants soient mieux formés et soutenus afin qu'ils puissent aborder ces sujets avec confiance et compétence.

Par ailleurs, une éducation à la sexualité, et notamment à la vie relationnelle bien menée dès le plus jeune âge ne peut que contribuer à réduire des phénomènes comme le harcèlement scolaire.  Tout est lié finalement. En favorisant l'empathie et la compréhension mutuelle entre les élèves, on pose les bases de relations saines, favorables à la parole, aux questionnements, à la levée des tabous.

Éducation à la sexualité : 3 conseils pratiques pour les parents

1 - Accepter de ne pas toujours savoir répondre

Il est tout à fait normal pour les parents et les éducateurs de ne pas avoir toutes les réponses concernant l'éducation à la sexualité. Quitterie Chadefaux évoque par exemple des questionnements sur les identités de genre, l’orientation sexuelle. Elle insiste sur l'importance de reconnaître ses propres limites et d'aborder le sujet avec sincérité. « On peut ne pas savoir. On peut avoir peur de transmettre des préjugés parce que nous-mêmes, on les a intégrés, on peut le dire. On peut dire ‘écoute, franchement, je ne saurais pas te répondre à cette question, mais si tu veux, on cherche ensemble ou laisse-moi aller chercher’ », conseille-t-elle.

Cette approche honnête permet non seulement de montrer à l'enfant que son questionnement est légitime, mais aussi de construire un espace de dialogue ouvert et respectueux. Quitterie Chadefaux rappelle que cette démarche est essentielle pour établir une relation de confiance avec l'enfant, où il se sentira libre de poser toutes les questions qui lui viennent à l'esprit .

2 - Utiliser des ressources adaptées pour parler sexualité avec les ados et les plus jeunes

« Il y a plein de livres qui sont faits pour les parents, pour dire simplement, mais de façon factuelle, avec les bons mots, avec les vrais mots », explique-t-elle. Certains livres sont autant utiles aux parents qu'aux enfants. 

Des ouvrages comme #Adosexo de Camille Aumont-Carnel ou Sexpérience de Margot Fried-Filliozat (écouter l'épisode #115,  Mon corps m'appartient) sont spécialement conçus pour parler de sexualité aux adolescents avec leurs propres codes et un langage accessible. Ils donneront également des éléments clés aux parents et éducateurs pour savoir quels mots employés.

Quitterie Chadefaux évoque également  des associations et des formations qui peuvent apporter un soutien précieux aux parents et aux éducateurs. « Le planning familial est une ressource essentielle », souligne-t-elle, ainsi que d'autres associations comme En avant toute(s), qui œuvrent sur le terrain pour sensibiliser et informer. Des comptes éducatifs sur les réseaux sociaux, comme celui de Tessie sur Instagram avec YesTess.familles et sur le web avec  YesTess, proposent également des micro-formations et des contenus adaptés pour apprendre à parler de manière positive et inclusive de la vie affective et sexuelle.

Sans oublier le podcast La chose étrange,animé notamment par Quitterie Chadefaux. Dans les épisodes disponibles, des jeunes de 18 à 22 ans discutent ouvertement de sujets tels que le consentement, la masturbation, les premières fois, l'amitié, etc. Ce podcast est conseillé pour les enfants à partir de 13-14 ans, voire dès 12 ans selon leur maturité.

Découvrez d'autres ressources dans les références en fin d'article.

Et complétez votre connaissance du sujet grâce à l'épisode sur Les premières relations amoureuses et notamment le premier chagrin d'amour avec Florence Millot.

éducation à la sexualité : sujets abordés dans le podcast La Chose étrange

3 - Trouver le bon moment pour parler

Enfin, Quitterie Chadefaux encourage les parents et les éducateurs à trouver les moments appropriés pour aborder ces sujets avec les enfants et les adolescents. Il ne s’agit pas nécessairement de planifier une discussion formelle, mais plutôt de profiter des moments informels pour initier le dialogue. « Il y a des moments aussi pour en parler qui sont plus faciles, notamment avec des ados. Ça paraît idiot, mais d’en parler sans se regarder comme nous, droit dans les yeux, donc faire ça en marchant, ou dans la voiture, c'est un bon moyen de les coincer sans en avoir l'air », conseille-t-elle.

Ces moments permettent de créer une ambiance détendue, où les enfants se sentent moins intimidés et plus enclins à parler librement.

Toutefois, Quitterie Chadefaux souligne aussi l'importance de respecter le rythme et l'intimité de l'enfant. Si l'enfant ou l'adolescent ne souhaite pas aborder certains sujets, alors on lui signifie juste qu'il n'y a aucun souci et que les portes du dialogue restent ouvertes.

« Évidemment on respecte, maman j’ai pas envie d’en parler. Tu me gênes, etc. Ben, OK, mais si t’as envie d’en parler, sache que je suis là. Et puis sinon, il y a ce bouquin, ce podcast... », explique-t-elle.

L'important, c'est d'être là.

L'importance de la sensibilisation aux médias et au porno

Pourquoi aborder le sujet du porno relativement tôt avec l'adolescent ?

« On sait qu'aujourd'hui l'âge moyen pour les premières images porno, c'est 11 ans, donc sixième. C'est absolument terrifiant. Évidemment qu'aucun parent n'est prêt à se dire : je parle de porno à mon enfant de 10 ans et pourtant, ce serait important de le faire avant que dans la cour de récréation, sur le portable du voisin ou de la voisine, il se retrouve avec des images qu'il ne serait pas prêt à recevoir ». 

Le constat de Quitterie Chadefaux est édifiant. Elle poursuit : « c'est votre rôle de le préparer au monde en fait. Donc oui, c'est important d'en parler ». Elle insiste sur le fait qu’il est essentiel d'aider les enfants à comprendre la différence entre la fiction pornographique et la réalité des relations humaines. Parler de pornographie tôt permet de préparer les enfants et adolescents à développer un esprit critique et à ne pas se laisser influencer par des représentations fausses et souvent violentes de la sexualité.

Comment aborder ce sujet délicat de la pornographie avec son enfant ?

Aborder la question de la pornographie avec les enfants et les adolescents peut sembler délicat, mais Quitterie Chadefaux propose une approche basée sur le dialogue et le questionnement. Plutôt que d'imposer un discours moralisateur ou de diaboliser le sujet, elle recommande d'amener les jeunes à réfléchir par eux-mêmes aux contenus qu'ils peuvent rencontrer.

« Je pense que l'interdit absolu ne sert absolument à rien. Au contraire. plus vous rendez ça interdit et plus un ado va avoir envie d'aller voir de quoi il s'agit... La pédagogie du questionnement est par contre super importante sur ces sujets-là », souligne-t-elle sur le sujet délicat de la pornographie.

Elle suggère de poser des questions qui invitent à l'analyse et à la réflexion critique : « Qu'est-ce que tu vois ? Quel message penses-tu qui soit transmis ? » De cette manière, les jeunes sont encouragés à penser par eux-mêmes et à comprendre que les contenus pornographiques sont des représentations fabriquées, fréquemment éloignées de la réalité.

Quitterie Chadefaux propose également de faire des parallèles avec d'autres types de fictions, comme les films d'action, pour démontrer que ce qu'ils voient à l'écran n'est pas nécessairement le reflet de la réalité. 

Elle recommande d'expliquer aux jeunes les motivations commerciales derrière la diffusion massive de ces contenus. « Et si c'est gratuit, pourquoi on rend les choses gratuites comme ça ? » L'objectif est de démystifier le contenu pornographique tout en développant chez les jeunes un esprit critique à l'égard des messages véhiculés.

En abordant ces sujets de manière ouverte et questionnante, les parents et les éducateurs peuvent non seulement aider les jeunes à comprendre que la pornographie ne reflète pas la réalité, mais aussi les encourager à se poser les bonnes questions sur ce qu'ils voient.

« Si on ne le fait pas... ils apprennent comment ? Eh bien, ils apprennent avec ces images-là et ils se disent que c'est ça la réalité. »

En éduquant les jeunes à la réalité des relations et de la sexualité de manière saine et critique, on les aide à naviguer dans un monde où les médias ont une influence croissante sur leurs perceptions et leurs comportements. D'ailleurs, l'éducation à la sexualité devrait passer pour Quitterie, par les parents, l'école, mais aussi les médias et plus spécifiquement les réseaux sociaux.  « Il faut les adresser toutes les trois », explique-t-elle, faisant référence aux trois sphères d'influence que sont la famille, l'école et les réseaux sociaux. « Et faire comprendre aux enfants l'importance de se connecter à l'autre de façon apaisée, empathique, de comprendre la richesse de la diversité du monde et que la base de relations saine, c'est ce qui sauvera le monde ».

Références : 

  • Le podcast La Chose Étrange.

  • Le podcast C’est quoi l’amour maîtresse, une enquête en 5 épisodes signée Lolita Rivé, enseignante de primaire, pour mieux comprendre l’importance de l'EVRAS et les résistances face à l’éducation à la vie affective et sexuelle.

  • Tessy Vanderhaeghe, Éducatrice sexualité certifiée, à retrouver sur son site YesTess et son compte Instagram YesTess.familles. Elle délivre des conseils et des formations pour les parents et éducateur·rices.

  • Parcours « Violences faites aux enfants, comprendre et agir » : une formation en ligne et gratuite à destination des encadrants, conçue par Quitterie Chadefaux et Magalie Carcel (Conseillère Technique au Service Social en Faveur des Élèves et en charge de la politique de protection de l'enfance pour la DSDEN 35) composée de 3 parties :

    • donner des clés pour repérer les enfants victimes de violences,

    • adopter les bonnes postures pour accueillir leur parole

    • et connaître les protocoles de signalement à déclencher.

  • Les livres incontournables :

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