Qui sont les jeunes d’aujourd’hui avec Jasmine Manet #196

Les jeunes d'aujourd'hui, ceux qui sont nés entre 1996 et 2010, souvent appelés génération Z, occupent une place centrale dans les débats publics. Encore étudiants ou en début de vie active, ils ont hérité des défis imposés par les générations précédentes. Cette jeunesse navigue dans un monde en perpétuelle mutation, marqué par des crises environnementales, économiques et sociales. Les médias en dressent un portrait généralement négatif. La réalité est bien plus complexe. Et il est intéressant de comprendre les aspirations de cette génération.

Jasmine Manet est une voix influente et passionnée de cette génération. En 2021, elle a cofondé l’ONG Youth Forever. À travers ses conférences, ses études, ses initiatives en entreprise, elle s'efforce de redéfinir la perception des jeunes et de les préparer à relever les défis de demain. Son engagement auprès de la jeunesse vise à transformer cette période de vie en un véritable horizon de possibilités et d'innovations.

La jeunesse comme horizon

Parmi les événements « Causes Toujours ! » organisés par l’association Youth Forever, celui de janvier 2024 avait pour intitulé « La jeunesse, un horizon ? ». Pour Jasmine Manet, la jeunesse est un horizon « à la fois comme état d’esprit, mais aussi comme nécessité. Aujourd’hui, dans un monde qui vieillit, dans un monde à l’horizon bouché de nouvelles et d’actualités alarmantes et flippantes, cette jeunesse, il faut l’avoir en tête, parce que c’est ce pour quoi et vers quoi on s’engage ». Et cet horizon, ces jeunes en seront les acteurs

Cette vision de la jeunesse d’aujourd’hui va au-delà des clichés habituels. Elle souligne l'importance d'intégrer les qualités intrinsèques de la jeunesse, telles que la créativité, l'innovation et l'optimisme, dans la construction de notre avenir collectif

L'idée est de ne pas seulement préparer les jeunes à devenir des adultes responsables, mais de valoriser leur vision et leur énergie dès maintenant. La jeunesse doit être perçue comme une force motrice capable de mener des transformations profondes dans tous les secteurs de la société, de l'entreprise à l'écosystème éducatif.

Lors des événements « Causes toujours ! », Youth Forever cherche à mettre en lumière les jeunes qui agissent concrètement pour faire bouger les lignes et démontrent leur maturité, leur détermination et leur conscience des enjeux. Ce type d’événement leur offre une plateforme pour exprimer leur engagement en faveur de la transition environnementale.  Et pour Jasmine Manet, l’entreprise est un des territoires d’impact de cette jeunesse qui se mobilise. 

Les jeunes d'aujourd'hui : qui sont-ils ?

Mythes et réalités autour des jeunes

Au-delà du fait qu’il est nécessaire de redéfinir, à chaque fois, qui se cache derrière cette dénomination des jeunes d’aujourd'hui, Jasmine rappelle que les mythes, les clichés qui entourent la jeunesse sont intemporels.

De qui parle-t-on, quel est l’âge de ce groupe ? À partir de quel âge n’est-on plus considéré comme un « jeune » ?
Youth Forever s’intéresse aux 18-30 ans

Ces jeunes sont souvent la cible de nombreux mythes négatifs qui persistent depuis des générations. Flemme et paresse, insolence, manque d'engagement, enfant roi… : ces stéréotypes se retrouvent régulièrement dans les débats publics et médiatiques, suivant la mode, l’air du temps.  Le temps passe, mais ces préjugés perdurent. 

Cette persistance des mythes révèle une certaine méconnaissance et une incompréhension des réalités vécues par les jeunes. Ces stéréotypes ne tiennent pas compte de la diversité et de la complexité des expériences de la génération Z. Par ailleurs, les jeunes d'aujourd'hui font face à des défis uniques, notamment amplifiés par des crises telles que la pandémie de COVID-19, les préoccupations environnementales et les bouleversements géopolitiques.

Jasmine Manet admet que pour évoquer cette jeunesse, le prisme générationnel est utilisé. Et parmi les limites, on note que ce prisme gomme la diversité. On met ainsi dans une même cohorte, des personnes qui ont bien plus de nuances que ne le laissent entrevoir la dénomination « jeunes ».

Spécificités de la Génération Z

Néanmoins, des traits communs, transverses, générationnels et universels relient cette cohorte d’âge. L’anthropologue Elisabeth Soulié a d’ailleurs décortiqué cette génération dans son livre La génération Z aux rayons X, aux éditions Cerf. Elle en propose une lecture par le prisme de l'anthropologie et souligne la nécessité d'une analyse plus approfondie et contextualisée.

Le contexte historique de la Génération Z

Ainsi, pour réintégrer cette génération Z dans son contexte, Jasmine Manet rappelle que celle-ci est directement impactée par une pandémie (la Covid 19) et toutes ses conséquences, à savoir l’amplification :

  • d’une détresse financière ;

  • d’une détresse scolaire ;

  • d’une détresse psychologique.

À cela s’ajoutent les crises que l’on connaît depuis 10 ans :

  • l’environnement et tout ce qui est lié ;

  • les enjeux géopolitiques ;

  • le digital comme état de fait, comme outil ;

  • le digital en tant que réseaux sociaux et donc façon d’interagir. 

Ces éléments « figent une cohorte d’âge, qui, en grandissant, peut développer des traits communs ».

Les 3 variables communes à la génération Z

Pour analyser la génération Z, Jasmine Manet identifie trois variables principales : 

  • le rapport au temps ;

  • le rapport à l'autre ;

  • le rapport à l'engagement.

Le rapport au temps

La génération Z vit dans l'instantanéité. Jasmine Manet précise : "ce changement de paradigme vers l'instantanéité et vers ce très court terme de « ici et maintenant », on le trouve partout, dans toutes les sphères de la vie. C’est très lié au digital bien sûr, parce qu’on claque des doigts et tout est accessible. » 

Cela a un impact sur la mémoire, sur nos relations humaines, sur nos façons de concevoir la consommation, la citoyenneté, le travail. « Tout est façonné par ce court terme… d’autant plus que le long terme est complètement bouché », surenchérit Jasmine. Face à ce futur incertain, l’anxiété, le stress, les burn-outs augmentent et engendrent d’autant plus à une incapacité à penser le futur, une difficulté à penser à long terme.

Le rapport à l'autre

Les jeunes de la génération Z valorisent fortement les relations émotionnelles et identitaires, souvent au sein de « tribus », selon le terme d’Elisabeth Soulié. Jasmine mentionne l'importance de ces petits collectifs, que ce soit d'ailleurs en ligne ou en vrai. Cette orientation peut être perçue comme de l'égoïsme ou du narcissisme, alors qu'elle reflète une nouvelle manière de concevoir les liens sociaux : le lien est beaucoup plus refermé, beaucoup plus serré.

Le rapport à l'engagement

Contrairement à leurs prédécesseurs, les jeunes de la génération Z cherchent une utilité et une cohérence dans leurs actions. Jasmine Manet observe un « glissement » : la génération précédente, la génération Y, a plutôt mené une quête du bonheur et du sens, de l’équilibre vie pro / vie perso. Maintenant, de façon subtile, il est plus question d’aller vers l'utile.

« L’enjeu, c’est beaucoup plus d’être alignées dans tout ce qu’ils sont et d’être cohérents, de pouvoir se regarder dans la glace ».

Pour certains, cette utilité est très égocentrée : avoir du temps pour soi, pour faire des choses qui plaisent. Pour d’autres, cette utilité se traduit par une contribution à des sujets qui tiennent à cœur, par un engagement pour « changer le monde ». Les jeunes ne s’engagent plus dans les mêmes instances (politiques, syndicales…). De nouvelles manières de s’engager émergent

Peut-on parler de fracture intergénérationnelle ?

La fracture intergénérationnelle est un sujet récurrent dans les discussions autour de la génération Z et des générations précédentes. Jasmine Manet aborde cette question avec nuance, reconnaissant à la fois l'existence de différences marquées et les opportunités pour un rapprochement constructif. La première étude de Youth Forever, Jeunes cons ❤️ vieux fous, accessible gratuitement, portait justement sur cette question de l’intergénérationnel et de la fracture générationnelle.

Plus qu’une fracture, un manque d’interactions entre générations

Les « jeunes cons » semblent reprocher aux « vieux fous », l’époque dont ils ont hérité. Cela pourrait expliquer qu’ils s’isolent de leurs aînés, qu’ils peuvent entrer en conflit. Jasmine Manet constate avant tout le manque d’interaction. En France surtout, la population est très segmentée par génération. Les moments se vivent par cohorte d’âge. Le travail reste l’exception puisque c’est l’endroit où les différences d’âge se côtoient. Et encore, dans la réalité, généralement, plus la personne occupe un poste haut placé dans la hiérarchie, plus elle est âgée. Donc à nouveau, les relations s’établissent majoritairement entre personnes du même âge.

«  Globalement, il y a peu d’espace dans la société où on va vraiment interagir (entre générations), si ce n’est en famille ou au travail. » En famille, cela ne se passe pas toujours bien. La qualité des relations n’est pas toujours au rendez-vous. Cela reste un microcosme par rapport au monde du travail, puis au reste de la société. « Ça cristallise ces incompréhensions (entre générations), ces frustrations (parce qu’on n’a pas les mêmes canaux de vie ni de communication), on parle de ce qu’on ne connaît pas », explique Jasmine Manet. 

Le langage, le vocabulaire sont différents. On interprète ce que dit l’autre, ce qu’il pense.

Des préoccupations communes entre générations

Néanmoins, Jasmine Manet reste optimiste sur la création de ce lien intergénérationnel. Il devient un sujet de diversité et inclusion en entreprise. À tel point que l’ONU fait de plus en plus de rapports sur l’âgisme et la force de l’intergénérationnel. Cette notion semble clivante, mais bien utilisée, elle est en fait très puissante. 

On se rend compte que les gens sont globalement d’accord quand on leur demande :

  • les valeurs qui comptent pour eux ; 

  • leurs combats prioritaires ;

  • leur rapport à l’époque et au monde aujourd’hui. 

Si le classement peut différer, ce sont finalement les mêmes sujets qui sont cités :

  • l’égalité des chances ;

  • l’éducation ;

  • le respect ;

  • le combat pour les enjeux environnementaux.

Finalement, la question n’est pas la différence d’âge. Elle est plutôt de savoir comment on crée et facilite la rencontre, le dialogue, le travail collectif

Pour Jasmine Manet, « cette fracture n’existe pas. Et d’ailleurs, il y a plus de différence au sein d’une même cohorte d’âge qu’au sein de plusieurs cohortes d’âge. » La dernière étude de l’APEC avec Terranova sur le rapport au travail des actifs de moins de 30 ans par rapport à leurs aînés, le confirme : il n’y a pas de grosses différences entre les générations. C’est donc plutôt une bonne nouvelle sur laquelle s’appuyer pour refaire société. Les entreprises peuvent jouer un rôle clé en facilitant ces interactions et en promouvant une culture d'inclusion et de respect mutuel.

Nuance tout de même : dans le vécu, cette fracture se ressent, « au point que les jeunes s’approprient les étiquettes qu’on leur colle », comme celle du paresseux. Les réseaux n’aident pas, puisque les algorithmes fournissent des tendances par année de naissance et invitent à rentrer dans un moule. 

Sentiment de malchance et détresse psychologique des jeunes d’aujourd’hui

Un sentiment de malchance face aux enjeux environnementaux et sociétaux

Cette tendance à faire sienne les étiquettes qu’on leur colle se retrouve dans la réaction des jeunes face à la conjoncture. Ainsi, si les gens ont une grande perméabilité à la conjoncture économique, les jeunes sont ceux qui varient le plus et le plus rapidement, explique Jasmine Manet. Les chiffres d’une étude IPSOS de 2021 indiquaient que 83% des jeunes avaient le sentiment de vivre une époque de la malchance, alors qu’ils n’étaient que 47% en 1999. Les chiffres seraient peut-être quelque peu meilleurs en 2024, par rapport à ceux de 2021 pris au sortir d’un confinement. 

« Néanmoins, confirme Jasmine, il y a quand même une tendance de fond qu’on peut observer : cette incapacité à se projeter, ce stress d’époque, ce sentiment de pessimisme aussi, ce sentiment d’être né au mauvais moment, il est très générationnel aujourd’hui. »

Toutefois, ce sentiment semble s’estomper avec l’âge. Il est vrai que lorsqu’on est au lycée, qu’on découvre les enjeux environnementaux, que l’on souhaite se sentir utile, les possibilités d’engagement restent limitées. C’est frustrant face à une prise de conscience parfois violente à encaisser. Ça alimente ce sentiment de malchance, ce rejet de l’époque. 

En devenant étudiant et/ou jeune actif, le champ des possibles et d’action augmente. On entre dans une perception plus positive.

Une détresse psychologique inquiétante

Par contre, cette détresse psychologique transverse, qui s’observe chez les jeunes d’aujourd’hui, est beaucoup plus alarmante aux yeux de Jasmine Manet. « Moi, les chiffres qui me font peur, ce sont les taux de suicide. »
Ces données incontestables, qui émanent des médecins et dont les parents peuvent sans aucun doute attester, sont inquiétantes. 

Car ces jeunes, ce sont eux qui vont construire la société d’aujourd’hui et de demain. Mais seront-ils en capacité de le faire ? Seront-ils volontaires ? Seront-ils formés ?

Pour Jasmine Manet, tout l’enjeu est de créer les conditions pour qu’au moins une partie d’entre eux soient en capacité psychologique et physique d’agir. « Si on prend juste la question climatique, la tâche est immense et tellement complexe. Il va falloir des gens partout. Il va falloir qu’on se forme, qu’on s’informe, qu’on ait du pouvoir. Et quand je lis ces chiffres (sur la détresse psychologique, NDLR), je me dis que ce n’est pas gagné. »

Signalons l’initiative de Daphnée Kauffmann avec les Ateliers 62.
Elle montre comment l’art aide les jeunes à aller mieux. Lisez l’article ou écoutez l’épisode pour en savoir plus.

La jeunesse d’aujourd’hui et les liens familiaux

Les éléments qui définissent les grandes lignes de la génération Z se retrouvent finalement dans les relations familiales. Que ce lien familial soit fusionnel ou conflictuel, il est dans l’affect et l’intuition, plus dans le rationnel. 

Un des constats établi par Jasmine Manet, c’est que les jeunes demandent de plus en plus, au début de leur vie active tout du moins, à travailler pour des entreprises dites locales. Des entreprises palpables, dont on comprend ce qu’elles font, dont on peut se représenter le nombre d’employés… et qui souvent sont localisées là où le jeune a grandi. « Il y a vraiment ce côté attache au territoire, alors qu’avant, en moyenne, les jeunes cherchaient plus à se construire leur propre sillage, à s’affranchir d’un héritage familial, etc. » 

Il est vrai qu’il est de plus en plus difficile de se loger et que c’est un facteur qui peut jouer également sur la situation observée. L’âge moyen d’accès à la propriété en France est de 39 ans. Du coup, le lien familial devient beaucoup plus long, certains restent jusqu’à 25 ans chez leurs parents, voire plus. 

Par ailleurs, cette proximité plus grande a aussi été quelque peu forcée par le Covid. Certains parents se sont retrouvés enfermés chez eux avec leur(s) grand(s) enfant(s). Parfois cela a créé une plus grande compréhension et parfois cela a engendré des confrontations, des conflits, des tensions sur des sujets de société… laissant quelques parents désemparés. 

Youth Forever œuvre la cohésion intergénérationnelle 

Face à ces constats, Youth Forever accompagne les jeunes et les entreprises pour les aider à faire face aux défis futurs. Basée à Paris, mais active dans toute la France, l'association se concentre sur le soutien et le développement des compétences des jeunes, en particulier dans le contexte du monde du travail et de la transition environnementale.

  • Observatoire dédié à la jeunesse et au travail, Youth Forever produit des études sociologiques sur le rapport au travail des jeunes, l'intergénérationnelle en fonction, etc. Ces études permettent de comprendre les attentes et les besoins des jeunes dans le monde professionnel, tout en offrant des recommandations aux employeurs pour mieux intégrer cette génération.

  • En plus de son rôle d'observatoire, l'association organise des événements, des conférences, des webinaires pour diffuser ses idées et favoriser les échanges entre jeunes et professionnels. Ces initiatives visent à créer des ponts entre les générations et à encourager une meilleure compréhension mutuelle.

  • Pour préparer les jeunes à relever les défis futurs, l’association propose des formations qui développent les compétences humaines : prise de parole en public, négociation, écoute active… Ces soft skills sont essentielles pour que les jeunes puissent s’adapter et prospérer dans un environnement professionnel en constante évolution. Ainsi, la formation CENO se concentre sur quatre axes : Convaincre, Écouter, Négocier et Opérationnaliser. 

Youth Forever collabore également avec des entreprises pour améliorer les parcours collaborateurs et la gouvernance interne, en intégrant les perspectives des jeunes. 

Pour conclure, à ces jeunes d’aujourd’hui, les futurs grands adultes de demain, Jasmine Manet souhaite trois choses :

  • de l'audace, l'audace de penser ce qui n'existe pas, l'audace de renoncer, l'audace de la fantaisie, en fait, de nouveaux modèles : je vois plus l'époque comme une opportunité à réinventer des modèles juridiques, économiques, sociaux, des façons d'interagir, des amitiés intergénérationnelles, par exemple ;

  • du courage : il va falloir prendre soin de soi, ne pas se cramer, tenir une vie et ça ne va pas être facile ;

  • de la joie : il faut trouver cet amour de la vie, et ça, ça se travaille aussi. 

Références : 

- Association Youth Forever
- Jasmine Manet

La génération Z aux rayons X, Elisabeth Soulié, Cerf, 2020


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