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Crise d'adolescence : Mythe ou réalité ? avec Emmanuelle Piquet #210

La « crise d'adolescence » est-elle vraiment une étape inévitable et chaotique du développement de nos enfants ? Nombreux sont les parents qui redoutent cette période, souvent associée aux conflits, aux changements d'humeur et à la perte de repères. Mais cette vision est-elle justifiée ou ne s'agit-il que d'une construction culturelle largement entretenue par nos sociétés occidentales ?

Emmanuelle Piquet, thérapeute spécialisée dans l'accompagnement des adolescents et de leurs parents, propose un regard nouveau sur cette époque de la vie. Autrice de l’ouvrage, Mon ado, ma bataille, elle remet en question la notion de « crise » : la crise d’adolescence n’existe pas. Et elle invite les parents à revoir leur perception de l'adolescence. Et si cette période, loin d'être une fatalité, pouvait être envisagée comme une formidable opportunité de grandir et de renforcer les liens familiaux ?

Dans cet article, nous décrypterons les origines de la notion de crise d'adolescence, ses mythes, et comment des approches comme celles de l'école de Palo Alto peuvent aider à apaiser les relations parents-adolescent.

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« L'adolescence » : une construction historique et culturelle

L'émergence récente du concept d’adolescence

La notion de « crise d'adolescence », telle que nous la connaissons aujourd'hui, n'a pas toujours existé. En réalité, l'idée même d'une période distincte de la vie marquée par des bouleversements émotionnels et psychologiques est relativement récente. Comme l'explique Emmanuelle Piquet, ce concept ne s'est imposé qu'à partir du XXᵉ siècle, notamment à la suite de la publication en 1904 de l'ouvrage Adolescence par le psychologue américain G. Stanley Hall. 

Entre 12 et 18 ans, la quête d'autonomie génératrice de tensions

L'adolescence est en fait la première période où les jeunes vont réellement tester et utiliser leur autonomie. Ce moment peut être déstabilisant pour les parents. Emmanuelle Piquet explique que cette quête d'indépendance ressemble à un saut vers l'inconnu. Elle compare l'adolescence à une « falaise qui peut générer un saut absolument magnifique, mais qui est quand même un peu angoissant pour tout le monde ». « Surtout en ce moment », rajoute-t-elle, faisant allusion à une génération extrêmement inquiète. Jasmine Manet avait également dressé ce constat d'une détresse inquiétante des jeunes d'aujourd'hui.

Pour les adolescents, c'est un moment de liberté exaltante, mais aussi d'incertitude. Pour les parents, ce saut vers l'autonomie est source de nombreuses inquiétudes, notamment la peur que les choses tournent mal. Cette angoisse des deux côtés peut contribuer à faire émerger des tensions qui n'existaient pas nécessairement auparavant. Cela rend cette période à la fois passionnante et parfois difficile.

« Il y a de nouvelles émotions qui surgissent, qui n'étaient pas forcément là avant, et qui font que c'est en effet... Un moment qui peut à la fois être tout à fait passionnant, tout à fait intense, mais positivement. Et puis d'autres fois où les relations peuvent vraiment se gripper et parfois même vraiment se rompre en fait », explique Emmanuelle Piquet.

L'influence de la psychanalyse sur la perception de l'adolescence

Pour Emmanuelle Piquet, l'influence de la psychanalyse a contribué à transformer cette période en une « crise » inévitable. Anna Freud, figure incontournable de cette approche, a beaucoup commenté cette notion. Elle a ainsi qualifié l'adolescence de « trouble du développement ». Pour elle, il était  « anormal d'aller bien à l'adolescence ». Cette vision a durablement marqué la manière dont nos sociétés considèrent cette étape. La psychanalyse a ainsi créé un terreau propice à la peur et aux incompréhensions.

L’adolescence, une construction socioculturelle spécifique à l'Occident

L'adolescence telle que nous la percevons est également une construction culturelle spécifique à l'Occident. Emmanuelle Piquet rappelle qu'au Moyen Âge, un jeune de 14 ans pouvait déjà être chef de famille. Il prenait des responsabilités d'adulte bien avant l'âge auquel nous associons aujourd'hui l'adolescence. En revanche, à la veille de la Révolution, la formation des couples se faisait aux alentours de 28 ans. Cette transition vers l'âge adulte est donc une notion mouvante, influencée par le contexte culturel et historique.

Par ailleurs, dans d'autres cultures, les « symptômes » typiques de la crise d'adolescence sont absents. « Dans un certain nombre d'autres pays du globe, il n'y a absolument aucune symptomatologie physiologique par exemple. L'acné, c'est très occidental », explique Emmanuelle Piquet. Cette remarque met en lumière le fait que de nombreux comportements que nous considérons comme inévitables sont, en réalité, le produit de constructions culturelles spécifiques à l'Occident.

Ainsi, la « crise d'adolescence » reflète nos attentes en tant qu'adultes, influencées par des idées profondément ancrées depuis des générations. Pour Emmanuelle Piquet, remettre en question ces idées reçues aide à comprendre que l'adolescence peut être vécue différemment. La phase critique n'est pas inéluctable.

La crise d'adolescence n’existe pas : déconstruire les fausses croyances

La crise d'adolescence : une prophétie auto-réalisatrice

Emmanuelle Piquet nous invite à remettre en question la vision de l'adolescence comme une période nécessairement chaotique. Elle affirme que cette phase n'est pas obligatoirement critique. Souvent, ce sont les attentes des adultes qui créent des tensions là où il pourrait y avoir davantage de compréhension et de fluidité.

L'adolescent est influencé par la manière dont son entourage définit cette période de sa vie. Si nous considérons que l'adolescence est forcément une « crise », il est probable que l'adolescent se conforme inconsciemment à cette attente.

« Il y a une espèce de prophétie auto-réalisatrice tout à fait étonnante d'un point de vue sociétal. Oui, il y a quelque chose qui se cristallise au niveau de l'intensité émotionnelle qui en fait quelque chose de très particulier », précise-t-elle. 

L'impact des étiquettes négatives apposées sur les adolescents

Lorsqu'une société s'attend à ce que les adolescents se comportent mal, ces comportements ont plus de chances d'émerger. les attentes négatives créent elles-mêmes les conditions d'un comportement problématique : l'adolescent, perçu comme difficile, finit par se comporter de manière à valider cette image.

Ces attentes sociétales négatives sont notamment traduites en étiquettes telles que « paresseux », « égoïstes », ou « incontrôlables ». Ces étiquettes, souvent renforcées par les discours médiatiques, affectent non seulement la manière dont les jeunes se perçoivent, mais aussi la qualité de leurs interactions avec leurs parents.

Selon Emmanuelle Piquet, les adolescents sont trop souvent regardés avec « un mépris amusé, dans le meilleur des cas, ou avec de l'énervement dans d'autres cas ». Ce regard dépréciatif crée un environnement peu favorable au développement d'une relation parent-enfant saine et équilibrée.

L’adolescence, une opportunité de croissance pour le jeune et ses parents

L'idée que l'adolescence soit forcément une période critique engendre souvent une dynamique conflictuelle entre parents et enfants. Lorsque les parents s'attendent à des comportements difficiles, ils se préparent inconsciemment à lutter contre leur adolescent, ce qui crée une atmosphère de défiance. La relation se transforme alors en un terrain de bataille, où chaque partie essaie de prendre l'ascendant sur l'autre. Or, Emmanuelle Piquet nous encourage plutôt à voir cette période comme une opportunité de croissance, tant pour l'adolescent que pour le parent.

L'objectif est de laisser de côté ces idées reçues, de ne plus voir l'adolescence comme une période de crise inévitable, mais de créer un espace où les jeunes peuvent explorer leur autonomie sans se heurter systématiquement à des murs d'incompréhension ou de jugement. Déconstruire ces fausses croyances permet de transformer la « crise d'adolescence » en une période plus apaisée et positive, à condition de changer notre regard sur cette étape de la vie.

Comment éviter la « crise d'adolescence » ?

Changer de perspective : l'apport de l'école de Palo Alto

Pour éviter de tomber dans le schéma prédéfini de la « crise d'adolescence », Emmanuelle Piquet invite donc à changer de perspective. Elle propose d'adopter une nouvelle approche relationnelle.

Elle insiste sur l'importance de « d'abord apaiser la relation avant d'apaiser l'adolescent ».

L'idée est de ne pas voir l'adolescent comme un problème à résoudre, mais plutôt de se concentrer sur l'environnement relationnel et les interactions. Pour cela, elle s'inspire de l'école de Palo Alto, une approche développée par des penseurs tels que Paul Watzlawick. Ces psychologues prônent une analyse des relations plutôt que des individus pris isolément.

L'approche selon l'école de Palo Alto est systémique et stratégique. Elle repose sur l'idée que ce sont souvent les tentatives de solution qui, non seulement ne résolvent pas le problème, mais l'aggravent. En d'autres termes, l'objectif est de modifier les interactions pour briser les cercles vicieux qui se créent entre les parents et les adolescents.

Comme le disait Watzlawick : « Nous soignons des relations, pas des gens ».

Le « virage à 180 degrés » : transformer la dynamique parent-ado

L'un des principes fondamentaux proposés par Emmanuelle Piquet pour apaiser les tensions est le « virage à 180 degrés ». Ce concept consiste à faire exactement l'inverse de ce que les parents ont tenté jusqu'à présent lorsqu'ils se retrouvent dans une impasse relationnelle avec leur adolescent. L'idée est de sortir de la répétition inefficace, d'expérimenter une approche radicalement différente, pour permettre à la relation de se rééquilibrer.

Dans l'épisode, Emmanuelle Piquet s'appuie sur un exemple fictionnel. Marius, un adolescent de 14 ans refuse systématiquement de faire ses devoirs. Sa mère lui rappelle chaque jour l'importance de travailler. Elle le fait d'abord avec douceur, puis, à force de frustration, en haussant le ton. Cette méthode mène régulièrement à des conflits, sans que Marius ne devienne plus impliqué dans sa scolarité. Pour Emmanuelle Piquet, cette situation illustre parfaitement ce qu'il faut changer. Elle propose un « virage à 180 degrés » : laisser Marius décider seul s'il veut faire ses devoirs, sans intervention, rappels, ni exhortations de la part de sa mère.

Cette approche est déstabilisante pour les parents, car elle implique de :

  • lâcher prise ;

  • de renoncer à une forme de contrôle direct ;

  • d'accepter que l'adolescent prenne la responsabilité de ses choix.

Mais, selon Emmanuelle Piquet, il est essentiel de sortir de l’idée que les adolescents ne sont pas capables de se prendre en charge sans pression parentale.

Parfois, ce lâcher-prise permet des résultats surprenants : après quelques jours, Marius sort de lui-même un livre d'histoire, signe qu'il commence à se réapproprier son apprentissage. Même s'il ne va pas encore atteindre des sommets académiques, le premier pas vers l'autonomie est amorcé.

Au sujet des devoirs, vous pouvez également écouter l’épisode avec Étienne Porche au sujet du soutien scolaire. Une solution qui peut contribuer à désamorcer les conflits parents-enfants à ce niveau.

Être un parent autoritaire ou une figure d'autorité pour l'adolescent ?

Un autre aspect fondamental de l'approche d'Emmanuelle Piquet est de transformer la relation de contrôle en une relation d'autorité bienveillante.

« J'ai le sentiment que quand on est adulte, vis-à-vis d'un adolescent, on peut être dans une posture où on est autoritaire, donc on est plutôt dans le contrôle de tout pour essayer de le protéger par exemple de tous ces dangers, ou alors on peut être cet adulte qui fait autorité », confie-t-elle.

Plutôt que de chercher à tout réguler et à éviter les erreurs coûte que coûte, une autorité bienveillante consiste à être un adulte de référence : une personne vers laquelle l'adolescent peut se tourner sans crainte d'être jugé. Ce type d'autorité est basé sur l'écoute et la confiance plutôt que sur la contrainte.

L'adulte qui fait autorité, c'est en fait celui auquel « l'adolescent va s'adresser justement quand il est face à une image pédopornographique ou pornographique, lorsque il est dans une situation extrêmement difficile relationnellement parlant, par exemple je pense au harcèlement en milieu scolaire, quand il est confronté à de la drogue et qu'il en a pris et qu'il a fait un bad trip par exemple. Moi je pense que c'est très important qu'il puisse en parler à ses parents. Et pour qu'il puisse en parler à ses parents, il faut qu'il soit à peu près certain de ne pas générer ni une crise de nerfs ni un contrôle accru de tout ce qu'il fait parce que sinon il va en parler à d'autres personnes. Et moi je ne sais pas à qui il va en parler. C'est ça qui m'ennuie ». 

Emmanuelle Piquet encourage les parents à adopter une posture où l'adulte est à la fois guide et soutien, sans pour autant être un surveillant omniprésent. Cela signifie aussi accepter les erreurs comme faisant partie intégrante du processus d'apprentissage de l'adolescent. Elle conseille de faire preuve d'une « espèce de souplesse relationnelle qui est ultra-préventive ».

Elle explique même les réponses à apporter face à une adolescent qui se confie. L'adulte peut : 

  • donner son point de vue ;

  • indiquer les choix qui s'offre à l'adolescent par rapport à la situation ; 

  • dire à son ado : « Tu sais mieux que moi ce qui est bon pour toi, mais moi, je serai toujours là et voilà, mon avis ».

Si le parent offre une telle écoute à son enfant, alors celui-ci dira plus facilement les choses, parce que : 

  • il sent qu'on ne lui impose pas un point de vue ; 

  • il comprend qu'on lui en donne un ; 

  • il sait qu'il a avec lui un adulte qui lui dit : je vais t'aider à réfléchir aux deux solutions qui s'offrent à toi, aux inconvénients d'un côté, aux risques de l'autre, au renoncement peut-être.

Les spécificités de la génération Alpha à l'adolescence

Une génération plus anxieuse : la phobie scolaire et l'éco-déprime

La crise d'adolescence n'est pas toujours le fait de souffrances relationnelles avec le parent. Même s'il ne s'agit pas de la majorité des ados, certains vont mal en raison d'anxiétés,  liées aux contextes socio-culturels et environnementaux de ces dernières années.

Il avait d’ailleurs été question de ces jeunes face à la crise sociale et environnementale dans l’épisode avec Flore Vasseur.

Emmanuelle Piquet a ainsi identifié la montée des angoisses, exacerbée par des événements récents comme le confinement dû à la pandémie de Covid-19. « L’évitement de l'école a été institutionnalisé comme étant une solution possible », explique-t-elle.

Pendant cette période, de nombreux adolescents ont découvert qu'il était possible de ne pas aller à l'école sans conséquence immédiate, ce qui a profondément changé leur perception de l'obligation scolaire. Résultat : la phobie scolaire a explosé, avec environ trois enfants par classe aujourd'hui en décrochage. Les parents, dans leur désir de protéger leurs enfants, sont parfois tentés d'accepter cet évitement, renforçant ainsi le cercle vicieux de l'angoisse. Emmanuelle Piquet parle même d'une vague phobique qui monte, « parce que plus on évite quelque chose qui nous inquiète, plus cette chose-là devient inquiétante ».

L'éco-anxiété est une autre souffrance qui revient chez certains. Emmanuelle Piquet parle plutôt d'éco-déprime.

« Ils sont vraiment, pour certains, convaincus qu'ils vont mourir brutalement à cause d'un phénomène environnemental ».

Ils ont l'impression qu'on ne fait pas grand chose. Ils ont un sentiment d'impuissance qui les plonge dans une profonde tristesse et une perte de perspective positive.

Emmanuelle Piquet relève aussi certains adolescents qui sont dans des questionnements personnels très intenses. « Et finalement, la souffrance qui est liée à ce questionnement est parfois un combat entre : je ressens des choses, mais je ne veux pas les ressentir qui fait qu'on se met vraiment dans des phases critiques qui ne sont pas forcément liées aux parents. Alors parfois, ça peut être largement amplifié par le regard parental, mais il y a des fois, c'est vraiment très interne ».

Scarifications et tentatives de suicide chez l’ado : un mal-être genré

Emmanuelle Piquet évoque également la hausse inquiétante des tentatives de suicide, particulièrement chez les jeunes filles âgées de 12 à 16 ans. Si les chiffres montrent une explosion des hospitalisations pour tentatives de suicide chez cette cohorte, le nombre de suicides, lui, n'a pas augmenté en parallèle. 

Ce mal-être, très genré, s'exprime souvent à travers des comportements d'automutilation, notamment par la scarification. Emmanuelle Piquet distingue deux types de scarifications parmi les adolescentes d'aujourd'hui : la scarification silencieuse et la scarification théâtrale.

  • La scarification silencieuse est pratiquée par des adolescentes qui souffrent intensément mais ne parviennent pas à exprimer cette douleur autrement. Elles cherchent à déplacer la douleur émotionnelle vers une douleur physique. Comme elles le disent elles-mêmes : « Je préfère avoir mal au poignet qu'au cœur ». Cette forme de scarification reste cachée, accompagnée de honte et d'un sentiment d'isolement.

  • La scarification théâtrale, quant à elle, est plus visible et exhibée. Les adolescentes qui la pratiquent cherchent à attirer l'attention sur leur mal-être. Cela peut être un moyen de se faire remarquer, de susciter l'inquiétude, ou même de trouver une place au sein de groupes où le malaise psychologique est valorisé. Emmanuelle Piquet parle de jeunes filles qui pensent « qu'il faut être un peu psychiatrique pour être intéressante ». Cette souffrance est bien réelle, mais elle est motivée par un besoin différent : celui de trouver une place, de montrer qu'elles existent.

Ces adolescentes ne seront pas aidées, accompagnées de la même façon. 

Emmanuelle Piquet mentionne également les adolescents en transition ou celles et ceux qui se posent des questions sur le genre. Dans certains cas, ils « se heurtent à quelque chose de très violent de la part de leur entourage familial ». Ce sont des situations qui ne se présentaient pas, il y a encore quelques années. Les thérapeutes doivent être en mesure d'accompagner à la fois ces adolescents et leurs parents, qui peuvent être désarçonnés par cette révélation.

La crise d'adolescence est-elle obligatoire ? Vers une relation apaisée

Pour construire une belle relation avec son adolescent, voici trois éléments à méditer en tant que parent, proposés par Emmanuelle Piquet :

  • Ne pas rester figé dans des règles ou des attitudes qui étaient peut-être adaptées à un enfant de dix ans, mais qui ne conviennent plus à un adolescent en quête de liberté. « Il y a quelque chose qui bloque et ça crée une espèce de truc un peu étriqué à l'intérieur duquel l'adolescent débat », souligne-t-elle. Cette rigidité mène à des relations tendues, où les adolescents, qu'elle compare à des purs-sangs, peuvent se rebeller pour retrouver l'espace nécessaire à leur croissance.

  • Montrer à nos adolescents que peu importe qu'ils empruntent une autoroute ou des chemins de traverse, nous croyons en l'adulte magnifique qu'ils vont devenir. En fin de compte, ce n'est pas tant la voie empruntée qui importe, mais la confiance que nous leur accordons dans leur capacité à trouver leur chemin. « Moi je suis déjà en train de voir l'adulte magnifique que tu vas devenir », dit Emmanuelle Piquet. Elle recommande de se laisser cette vision guider la relation entre parents et adolescents.

  • Se faire accompagner si l'on se sent dépassé en tant que parent et/ou si l'on perçoit une souffrance chez son adolescent ou si l'on rencontre des difficultés de communication. Emmanuelle Piquet conseille de suivre deux critères : si vous ressentez dans votre cœur de parent que votre adolescent souffre, ou si la communication est devenue trop difficile, alors consulter un professionnel peut être une solution pour débloquer la situation. Souvent, il ne s'agit pas de pathologiser l'adolescent, mais de réajuster les dynamiques relationnelles familiales qui, bien intentionnées, peuvent parfois devenir contre-productives.

Le dernier message d'Emmanuelle Piquet est destiné aux adolescents d'aujourd'hui, futurs adultes de demain. Elle leur souhaite de « travailler à être alignés entre ce qu'ils pensent et ce qu'ils ressentent, d'essayer d'accepter toutes les facettes de leur personnalité, et de ne pas vouloir se conformer à rentrer dans des choses ». Elle les invite « à faire confiance à ce qui est plus de l'ordre du désir chez eux que de la volonté ».

Références : 

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